enfler

2e édition

ENFLER.

v. a.
■  Remplir de vent ou d’autre chose qui donne une plus grande extension que l’ordinaire, qui fait exceder la grosseur ou la mesure ordinaire. Enfler un balon. enfler une vessie. enfler une cornemuse. enfler la joüe. enfler les joües. enfler les voiles. l’hydropisie enfle le corps. les pluyes ont enflé la riviere.
On dit fig. Enfler le cœur, enfler le courage, pour dire, Augmenter le courage. Cela luy a enflé le courage. ce bon succés a enflé le cœur aux troupes. par leurs promesses ils enfloient ses esperances.
On dit aussi quelquefois, Enfler, pour dire, Enorguëillir, donner de la vanité. La prosperité l’a extremement enflé. cela l’a tellement enflé que l’on ne peut plus vivre avec luy. Et absolument, La science enfle.
On dit fig. d’Un glorieux, qu’Il est enflé comme un balon.
On dit aussi fig. Enfler son style, pour dire, Escrire d’un style ampoullé.
On dit aussi fig. Enfler le cahier. enfler les roolles, pour dire, Y mettre des choses inutiles pour les grossir.
On dit aussi, Enfler la despense, pour dire, Y employer de fausses parties pour la grossir & la faire monter plus haut.
Il est aussi neutre, & dans le propre & dans le figuré. Les venins font enfler le corps. les jambes luy enflent à veuë d’œil. la riviere enfle tous les jours.
Il est aussi n. p. & dans le propre & dans le figuré. La riviere s’enfle. la mer s’enfle. ses jambes commencent à s’enfler. il s’enfle d’orgueil. il ne faut pas s’enfler des bons succés.
■ Enflé, ée. part. Il a les signif. de son verbe.
On dit absolument, Un homme enflé, pour dire, Un homme hydropique.
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