trancher

3e édition

TRANCHER.

v. act.
■  Couper, séparer en coupant. L’acier de Damas tranche le fer. Trancher la tête à quelqu’un. Ce couteau tranche comme un rasoir.
Figurément & poëtiquement, en parlant d’Un homme qui est mort, on dit, que La Parque a tranché ses jours, le fil de ses jours.
On dit proverbial. & bassement, qu’Un homme est un couteau de tripière, qui tranche des deux côtez, pour dire, qu’Etant entre deux personnes, ou entre deux partis, il dit également du mal des uns & des autres.
■ Trancher, S’emploie figurém. dans plusieurs phrases. Ainsi on dit, Trancher la difficulté, le nœud de la difficulté, pour dire, Résoudre tout d’un coup une question difficile, lever tout d’un coup un obstacle, une difficulté.
En parlant d’Une affaire, sur laquelle on attendoit la résolution d’un homme, on dit, qu’Enfin il a tranché le mot, pour dire, qu’Il a donné sa réponse décisive. On dit aussi, qu’Un homme a tranché le mot, Lorsqu’après avoir hésité quelque temps, il vient à dire à un autre quelque terme fâcheux & injurieux.
■ Trancher, Au fig. est aussi neutre, & signifie quelquefois, Décider, déclarer hardiment. Il fait le Docteur, il tranche, il décide sur tout.
On dit famil. Trancher court, pour dire, Terminer en peu de mots une conversation, un discours ; Et, Trancher net, pour dire, S’expliquer avec quelqu’un en peu de mots & sans ménagement.
On dit, Trancher du grand Seigneur, &c. pour dire, Faire le grand Seigneur.
On dit, que Des couleurs tranchent, Lorsqu’elles sont de nuances fort vives, & fort différentes les unes des autres. Le cramoisi p. 801tranche fort auprès du verd, sur le verd. Cela tranche trop.
On dit, qu’Une chose tranche dans un discours, dans un écrit, Lorsqu’elle est d’un caractère trop différent de ce qui précède & de ce qui suit.
■ Tranché, ée. part. Il a les significations de son verbe.
■ Tranché, Se dit, en termes de Blason, Quand l’Ecu est coupé en ligne diagonale de la droite à la gauche.
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