trancher

4e édition

TRANCHER.

v. a.
■  Couper, séparer en coupant. L’acier de Damas tranche le fer. Trancher la tête à quelqu’un. Ce couteau tranche comme un rasoir.
Figurément & poëtiquement, en parlant d’Un homme qui est mort, on dit, que La Parque a tranché ses jours, le fil de ses jours.
On dit proverbialement & populairement, qu’Un homme est un couteau de tripière, qui tranche des deux côtés, pour dire, qu’Étant entre deux personnes, ou entre deux partis, il dit également du mal des uns & des autres.
■ Trancher, s’emploie figurément dans plusieurs phrases. Ainsi on dit, Trancher la difficulté, le nœud de la difficulté, pour dire, Résoudre tout d’un coup une question difficile, lever tout d’un coup un obstacle, une difficulté.
En parlant d’Une affaire sur laquelle on attendoit la résolution d’un homme, on dit, qu’Enfin il a tranché le mot, pour dire, qu’Il a donné sa réponse décisive. On dit aussi, qu’Un homme a tranché le mot, Lorsqu’après avoir hésité quelque temps, il finit par quelque terme fâcheux & injurieux.
■ Trancher, au figuré, est aussi neutre, & signifie quelquefois, Décider, déclarer hardiment. Il fait le Docteur, il tranche, il décide sur tout.
On dit familièrement, Trancher court, pour dire, Terminer en peu de mots une conversation, un discours : &, Trancher net, pour dire, S’expliquer avec quelqu’un en peu de mots & sans ménagement.
On dit, Trancher du grand Seigneur, pour dire, Faire le grand Seigneur.
On dit, que Des couleurs tranchent, Lorsqu’elles sont de nuances fort vives, & fort différentes les unes des autres. Le cramoisi tranche fort auprès du vert, sur le vert. Cela tranche trop.
On dit, qu’Une chose tranche dans un discours, dans un écrit, Lorsqu’elle est d’un caractère trop différent de ce qui précède & de ce qui suit.
■ Tranché, ée. participe.
■ Tranché, se dit en termes de Blason, quand l’écu est coupé en ligne diagonale de la droite à la gauche.
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