trancher

5e édition

TRANCHER.

v. a.
■  Couper, séparer en coupant. L’acier de Damas tranche le fer. Trancher la tête à quelqu’un. Ce couteau tranche comme un rasoir.
Figurém. et poétiquem. en parlant d’Un homme qui est mort, on dit, que La Parque a tranché ses jours, le fil de ses jours.
On dit populairement, qu’Un homme est un couteau de tripière, qui tranche des deux côtés, pour dire, qu’Étant entre deux personnes, ou entre deux partis, il dit également du mal des uns et des autres.
■ Trancher, s’emploie figurément dans plusieurs phrases. Ainsi on dit, Trancher la difficulté, le nœud de la difficulté, pour dire, Résoudre tout d’un coup une question difficile, lever tout d’un coup un obstacle, une difficulté.
En parlant d’Un homme qui a été long-temps indécis, on dit, qu’Enfin il a tranché le mot, pour dire, qu’Il a donné une réponse décisive. On dit aussi, qu’Un homme a tranché le mot, Lorsqu’après avoir hésité quelque temps, il finit par quelque terme fâcheux ou hasardeux.
■ Trancher, au figuré, est aussi neutre, et signifie quelquefois, Décider hardiment. Il fait le Docteur, il tranche, il décide sur tout. C’est trancher bien légèrement sur une question aussi importante.
On dit familièrem. Trancher court, pour dire, Terminer en peu de mots une conversation, un discours ; et, Trancher net, pour, S’expliquer avec quelqu’un en peu de mots et sans ménagement.
On dit, Trancher du grand Seigneur, du bel esprit, etc. pour dire, Faire le grand Seigneur, le bel esprit, etc.
On dit, que Des couleurs tranchent, Lorsque les nuances en sont fort vives, et fort différentes les unes des autres. Le cramoisi tranche fort auprès du vert, sur le vert. Cela tranche trop.
On dit, qu’Une chose tranche dans un discours, dans un écrit, Lorsqu’elle est d’un caractère trop différent de ce qui précède et de ce qui suit.
■ Tranché, ée. participe.
■ Tranché, se dit en termes de Blason, quand l’écu est coupé en ligne diagonale de la droite à la gauche.
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