pain
6e édition
PAIN.
s. m.■
Aliment fait de farine pétrie et cuite. Bon pain. Mauvais pain. Pain bis. Pain blanc, bis-blanc. Pain noir. Pain tout chaud. Pain tendre. Pain frais. Pain rassis. Pain dur. Pain salé. Pain sans levain. Pain de froment, de seigle, d’orge, etc. Pain de pommes de terre, de châtaignes, etc. Pain long. Pain rond. Pain de pâte ferme. Pain de ménage. Pain de cuisson, ou Pain de bourgeois. Pain de boulanger. Gros pain. Pain de Gonesse, façon de Gonesse. Petit pain. Petit pain à café. Pain mollet, demi-mollet. Pain à la reine. Pain au lait. Pain bien cuit, bien levé. Pain gras-cuit. Ce pain est léger, est pesant. Du pain qui a des yeux. Le pain est au four. Une fournée de pain. Croûte de pain. De la mie de pain. Chapelures de pain. Soupe de pain ou au pain. Du pain trempé dans du vin. Ils ont chacun leur pain. C’est lui qui distribue le pain. Jeûner au pain et à l’eau. Couper du pain. Rompre un pain. Manger du pain. Manger son pain sec, du pain tout sec. Une bribe de pain. Un morceau de pain. Un quignon de pain.
Prov. et fig., Manger son pain dans sa poche, Manger seul ce qu’on a, n’en faire part à personne. C’est un égoïste qui mange son pain dans sa poche. Il ne mange pas son pain dans sa poche, il est fort généreux.
Fam., Manger du pain d’un autre, Être domestique. Il a mangé de mon pain pendant dix ans.
Prov. et pop., Pain coupé n’a point de maître, se dit Lorsqu’à table on prend le pain d’un autre.
Prov., Il a mangé de plus d’un pain, Il a beaucoup voyagé, il a couru le monde.
Prov., Il sait son pain manger, se dit D’un homme habile et intelligent. On dit, à peu près dans le même sens, Il sait plus que son pain manger.
Fam., Il ne vaut pas le pain qu’il mange, se dit D’un fainéant, d’un homme qui n’est bon à rien.
Prov. et fig., Il a mangé son pain blanc le premier, Il a été dans un état heureux, agréable, et n’y est plus.
Prov. et fig., Il a du pain quand il n’a plus de dents, se dit D’un homme à qui le bien arrive quand, par son âge ou ses infirmités, p. 328il n’est plus en état d’en faire usage.
Prov. et fig., Du pain cuit, du pain de cuit, se dit D’un ouvrage, d’un travail qui ne sert pas au moment où il vient d’être fait, mais qui servira plus tard. Voilà du pain cuit. Il a du pain de cuit. C’est autant de pain de cuit. Il se dit aussi De plusieurs autres choses qui se font par esprit de précaution, et en vue de l’avenir.
Fig. et fam., Avoir son pain cuit, Avoir sa subsistance assurée, avoir de quoi vivre en repos.
Prov. et fig., Liberté et pain cuit, Les deux plus grands biens sont d’être libre et d’avoir ce qui est nécessaire à la vie.
Prov. et fig., C’est du pain bien long, se dit D’un travail, d’une entreprise, d’une affaire qui exigera bien du temps avant de donner aucun profit.
Prov. et fig., C’est du pain bien dur, se dit D’une condition fâcheuse où le besoin contraint à rester.
Fig. et en style de Dévotion, Tremper son pain de ses larmes, Vivre dans une componction continuelle.
Prov. et fig., Donner une chose pour un morceau de pain, La vendre à fort bas prix.
Fig. et pop., Il y a là un morceau de pain, un bon morceau de pain à manger, C’est un ouvrage, une entreprise profitable.
Fig., Mettre à quelqu’un le pain à la main, Être le premier artisan de sa fortune, de son bien-être. Ôter le pain de la main à quelqu’un, Lui ôter les moyens de subsister.
Prov., Long comme un jour sans pain, Fort long, fort ennuyeux.
Prov., Il est bon comme le bon pain, comme du bon pain, C’est un homme extrêmement bon et doux.
Prov. et fig., Manger son pain à la fumée du rôt, ou simplement à la fumée, Être témoin, spectateur des plaisirs d’autrui, sans y avoir part.
Prov. et fig., Promettre plus de beurre que de pain, Promettre plus qu’on ne veut ou qu’on ne peut tenir.
Pop., Faire passer, faire perdre le goût du pain à quelqu’un, Le faire mourir.
Pain de munition, Pain qu’on fabrique pour les soldats.
Pain des prisonniers, Le pain qu’on distribue journellement aux prisonniers. On condamnait autrefois certains délinquants à payer tant pour le pain des prisonniers.
Pain du roi, se dit Du pain des soldats, et de celui des prisonniers. Être au pain du roi. Manger du pain du roi. Il a vieilli.
En style de Procéd. ecclésiast., Être condamné au pain de douleur, Être condamné à vivre de pain et d’eau.
Pain de chien, Pain grossier destiné à la nourriture des gros chiens. Pain de cretons, La même espèce de pain où l’on a mis les pellicules qui restent après la fonte des graisses de porc, de mouton, etc.
Pain d’épice, Certain pain qui est fait avec de la farine de seigle, de l’écume de sucre, du miel, des épices, etc. Pain d’épice de Reims.
Pain aux champignons, aux mousserons, à la crème, etc., Sorte de mets fait avec la croûte d’un pain, des champignons, des mousserons, de la crème, etc. Nous avions à l’entremets un excellent pain aux champignons.
Pain bénit, Pain qui est béni avec les cérémonies de l’Église, et que l’on distribue à la grand’messe, dans les églises paroissiales. Rendre, distribuer le pain bénit. Il y avait six pains bénits. Une part de pain bénit. Un morceau, un chanteau de pain bénit.
Prov. et fig., C’est pain bénit, se dit Quand il arrive quelque petit mal à une personne qui l’a bien mérité.
Pain à cacheter, Sorte de petit pain sans levain et très-mince, dont on se sert pour cacheter des lettres.
Pain à chanter, Pain sans levain, coupé en rond, portant l’empreinte de la figure ou de quelque symbole de Jésus-Christ, et que le prêtre consacre pendant la messe.
Fig., Le pain des anges, le pain céleste, L’eucharistie. On dit aussi figurément : La parole de Dieu est le pain des fidèles. Le pain de la parole de Dieu, ou simplement, Le pain de la parole.
En termes de l’Écriture sainte, Il ne faut pas donner aux chiens le pain des enfants, Il ne faut pas communiquer les choses saintes aux personnes profanes.
Dans l’Ancien Testament, Pains de proposition, Les douze pains qu’on offrait tous les jours de sabbat, dans le tabernacle ou dans le temple, qui demeuraient exposés durant sept jours sur la table, et dont les seuls prêtres avaient droit de manger.
Pain azyme, Le pain sans levain, que les Juifs mangent en faisant la pâque.
Pain quotidien. Expression employée dans l’oraison dominicale : La nourriture de chaque jour, ou Les besoins journaliers.
Fig. et fam., Pain quotidien, Ce que l’on fait tous les jours ou presque tous les jours. Ils passent leur vie à jouer, c’est leur pain quotidien. Il médit de tout le monde, c’est son pain quotidien.
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Pain, signifie aussi en général, La nourriture, la subsistance. Gagner du pain. Gagner son pain à la sueur de son corps. On me veut ôter mon pain. Je dispute, je défends mon pain. Il est contraint de servir pour son pain. Il est si gueux, qu’il demande son pain. Il a son pain assuré. Il n’a pas de pain. Il est sans pain. Il manque de pain. Il a du pain. Je lui ai donné, je lui ai fait avoir du pain. Ce petit emploi lui donnera du pain. Chaque jour amène son pain.
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Pain, se dit aussi de Certaines substances mises en masse. Pain de sucre. Sucre en pain. Pain de cire. Pain de savon. Pain de bougie. Pain de chènevis. Petit pain de beurre.
Pain de noix, pain d’olives, pain de roses, etc., Masse formée du résidu des noix, des olives, des roses, etc., quand on en a extrait l’huile, l’arome.
Arbre à pain. Nom vulgaire du Jaquier.
Pain-de-coucou, Plante. Voyez Alleluia.
Pain-de-pourceau, Plante. Voyez Cyclamen.
Pain-de-singe, Fruit. Voyez Baobab.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- pailleté, -ée, adj.
- pailleter, v. tr.
- pailleteur, n. m.
- paillette, n. f.
- pailleur, euse, n. [7e édition]
- pailleux, -euse, adj.
- paillis, n. m.
- paillon, n. m.
- paillot, n. m.
- paillotte, n. f.
- pain, n. m.
- pain-de-coucou, n. m. [5e édition]
- pain-de-pourceau, n. m. [5e édition]
- pair, paire [I], adj.
- pair [II], n. m.
- paire, n. f.
- pairement, adv. [8e édition]
- pairesse, n. f.
- pairie, n. f.
- pairle, n. m.