boire

7e édition

[I.] BOIRE.

v. a. Conjugaison : (Je bois, tu bois, il boit ; nous buvons, vous buvez, ils boivent. Je buvais. Je bus. Je boirai. Je boirais. Bois. Que je boive. Que je busse. Buvant. Bu.)
↪ voir aussi : [II.] Boire (n. m.)
■  Avaler un liquide. Boire de l’eau, du vin, de la bière, etc. Boire une médecine, de la tisane, du bouillon, du café, etc. Boire pour se désaltérer, pour se rafraîchir. Ne faire que boire et manger. Boire frais. Boire à la glace. Boire chaud. Boire à la fontaine. Boire dans le creux de la main. Boire dans un verre. Boire d’un trait. Boire à longs traits, à la régalade. Boire un coup, un grand coup. Boire un verre de vin, une bouteille de cidre. Ils ont passé la nuit à boire. Verser à boire. Donnez-moi à boire, ou elliptiquement, À boire ! Faire boire un cheval au seau, à l’abreuvoir ; le mener boire.
Donner à boire, Tenir cabaret, vendre du vin en détail à tout venant. Il y a au coin de la rue un homme qui donne à boire. Donner à boire et à manger.
Vin prompt à boire, Vin qu’il faut boire promptement, parce qu’il n’est pas de garde. Vin prêt à boire, Vin qui a acquis sa maturité, qui est en état d’être bu.
Chansons à boire, Chansons faites pour être chantées à table. On dit dans le même sens, Air à boire.
Cet homme boit bien, il boit sec, Il boit beaucoup. Boire d’autant, Boire beaucoup. Boire à sa soif, Ne boire que quand on en a effectivement besoin. Boire son soûl, tout son soûl, Boire autant qu’on veut et au delà du besoin.
Prov., Boire à tire-larigot, boire comme un templier, boire comme un trou, comme une éponge, Boire excessivement.
Boire rasade, une rasade, un rouge bord, Boire un verre plein de vin, boire le verre tout plein.
Boire un doigt de vin, Boire un petit coup.
Boire à la santé de quelqu’un, Exprimer des vœux pour la santé de quelqu’un en buvant. On dit aussi, Boire une santé, des santés. On dit de même : Boire à quelqu’un. Boire aux inclinations de quelqu’un. Boire au retour, au prompt retour, à l’heureux voyage, aux succès de quelqu’un, etc.
Boire au bon retour de quelqu’un, signifie aussi, Boire en signe de joie de son arrivée.
Boire à la ronde, Boire tour à tour, les uns après les autres.
Fam., Boire ensemble, Faire un repas ensemble. Quand boirons-nous ensemble ? Il les réconcilia et les fit boire ensemble.
Donner pour boire à des ouvriers, à un commissionnaire, à un cocher, etc., Leur donner quelque argent en sus de leur salaire. Donner pour boire, se dit aussi en parlant De toute espèce de petites libéralités qu’on fait à des gens de la classe inférieure. Après avoir visité le château, il donna pour boire au concierge. Il voulut que chacun prît part à sa joie, et donna pour boire à ses domestiques. On dit de même quelquefois, Donner de quoi boire à des ouvriers, etc. Voyez Pourboire, substantif.
Prov., Boire le vin du marché, Boire ensemble après la conclusion d’un marché, d’une affaire, en signe de ratification.
Prov., Boire le vin de l’étrier, ou le coup de l’étrier, Boire un verre de vin quand on est prêt à partir.
Prov., À petit manger, bien boire, Lorsqu’on a peu à manger, on se dédommage en buvant beaucoup.
Prov. et fig., C’est la mer à boire, se dit D’une entreprise qui présente des difficultés extrêmes, des obstacles insurmontables. On dit dans le sens contraire, Ce n’est pas la mer à boire.
Fig. et fam., Il n’y a pas de l’eau à boire, se dit D’un marché, d’un travail où il n’y a rien à gagner.
Fig. et fam., Il y a à boire et à manger, se dit D’une affaire qui peut avoir à la fois de bons et de mauvais résultats, d’une question qui présente deux sens, d’un ouvrage où il y a du bon et du mauvais.
Prov., Qui bon l’achète, bon le boit, se dit en parlant D’un bon vin. Ce proverbe s’emploie aussi figurément, et signifie alors, Il ne faut point plaindre l’argent à de bonne marchandise.
Prov. et fig., On ne saurait faire boire un âne s’il n’a soif, qui n’a pas soif, On ne saurait obliger ou déterminer une personne entêtée à faire ce qu’elle n’a pas envie de faire.
Prov. et fig., Le vin est tiré, il faut le boire, se dit Pour exprimer qu’on est trop engagé dans une affaire pour reculer.
Fig., Boire le calice, Se soumettre à faire ou à souffrir ce qu’on ne saurait éviter. Boire le calice jusqu’à la lie, Souffrir une humiliation complète, une douleur longue et cruelle, un malheur dans toute son étendue.
Fig., Boire un affront, Souffrir une injure sans en témoigner de ressentiment.
Prov. et fig., Qui fait la faute, la boit, Celui qui a fait une faute en doit porter la peine.
Le roi boit ! ou La reine boit ! Acclamation usitée dans les repas le jour des Rois, lorsque le roi ou la reine de la fève boit. Ils nous ont bien fait crier, Le roi boit ! la reine boit !
Boire, signifie aussi, Boire avec excès, s’enivrer. Il est sujet à boire. Il a le défaut de boire. Elle a renvoyé son cocher, parce qu’il buvait.
Prov. et fig., Qui a bu boira, se dit en parlant D’un défaut dont on ne se corrige jamais.
Prov., On ne saurait si peu boire, qu’on ne s’en sente, Il arrive presque toujours à ceux qui boivent un peu trop, de dire ou de faire quelque chose de mal à propos.
Boire, se dit également De certaines choses. Ce papier boit, L’encre passe au travers. La terre boit l’eau, Elle s’en abreuve, elle s’en pénètre. L’éponge boit, Elle absorbe l’eau.
Bu, ue. part. passé. Son meilleur vin est bu. Toutes les bouteilles sont bues.
Prov. et fig., Avoir toute honte bue, N’avoir plus honte de rien.
Substantiv., Trop bu, Ancien droit sur les boissons.
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