boire

I. BOIRE

conjugaison verbe transitif Conjugaison : (je bois, nous buvons ; je buvais, nous buvions ; je bus ; je boirai ; je boirais ; bois, buvons ; que je boive, que nous buvions ; que je busse ; buvant ; bu).
Étymologie : xe siècle, beuvre, boivre. Du latin bibere. Devenu boire d’après croire.
↪ voir aussi : II. Boire (n. m.)
1.  Avaler un liquide pour se désaltérer, se nourrir, etc. Boire de l’eau, du vin, du café. Les jeunes enfants boivent beaucoup de lait. Boire une orangeade, un apéritif. Boire une goutte, une larme, un soupçon, un doigt de cognac. Boire à petites gorgées. Boire d’un trait, à longs traits. Boire frais, glacé. Boire tiède, chaud. Boire à la fontaine, dans le creux de sa main, à la bouteille. Boire à la régalade, en portant la tête en arrière et en versant la boisson dans la bouche, sans que le récipient touche les lèvres. Faire boire un malade. Elle ne boit pas assez. Mener boire les bêtes. Verser à boire dans un verre, y verser le liquide qui sera avalé. Donner à boire à quelqu’un. Réclamer à boire. Pron. Ce vin se boit frais, doit être consommé frais.
▪ Par métonymie. Boire un bol de lait, une tasse de thé, une bouteille de cidre. Fam. Boire un verre.
▪ Expr. et prov. Boire tout son soûl, jusqu’à plus soif, assez pour étancher complètement sa soif. Je boirais la mer et les poissons, j’ai une soif inextinguible. Ce n’est pas la mer à boire, pas très difficile, pas très désagréable. On ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif, voir Âne. Il ne faut pas dire : « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau », on n’est jamais sûr de ne pas être amené plus tard à accepter ce qu’on refuse ou méprise aujourd’hui. Quand le vin est tiré, il faut le boire, une fois engagé dans une affaire, on ne peut plus reculer. Boire le calice jusqu’à la lie, voir Calice. Boire du lait, du petit-lait, éprouver une grande satisfaction. Il buvait du petit-lait en écoutant vos éloges. Il y a à boire et à manger, se dit d’un liquide, vin, bouillon, café, etc., trouble et épais et, fig., d’une affaire, d’une chose qui présente des aspects contradictoires, où il y a du bon et du mauvais. Dans cet ouvrage, il y a à boire et à manger. Fam. Boire la tasse, boire un bouillon, avaler de l’eau au cours d’une baignade et, fig., subir une perte considérable, par suite de mauvaises affaires ou d’une spéculation malheureuse. Croyez cela et buvez de l’eau fraîche, compte dessus et bois de l’eau, il ne faut pas y croire, y compter.
2.  Spécialement (Sans précision de complément.) Absorber du vin ou une boisson alcoolisée. Il ne boit jamais, il est sobre. Il a bu, trop bu, il est ivre. Il boit beaucoup, il boit sec, il aime l’alcool, les boissons fortes. Offrir, payer à boire à des amis. Boire à la santé de quelqu’un, en exprimant, avant de vider son verre, des vœux de bonne santé. Buvons à votre succès, à votre prompt retour. Boire à la ronde, chacun à son tour dans un cercle, autour d’une même table. Boire en Suisse, seul, sans inviter personne. Chanson à boire, qu’on chante à table, à la fin d’un repas. Le roi boit ! La reine boit ! acclamation lancée par les convives au jour des Rois, quand le roi ou la reine de la fève vide son verre. Fam. Boire un coup, un petit coup. Boire le coup de l’étrier, une dernière rasade avant de se mettre en route. Vieilli. Donner pour boire à un commissionnaire, une petite gratification (on dit aujourd’hui Donner un pourboire). Après boire, après avoir bu.
▪ Par extension. Avoir l’habitude d’absorber en quantité excessive des boissons alcoolisées, de s’enivrer. Depuis cette déception, il s’est mis à boire. Il avait embauché un ouvrier qui buvait. Par métonymie. Boire sa paie, son héritage, dépenser tout son argent en boisson, dans les cafés, etc. Expr. fam. Boire comme un trou, comme une éponge, à l’excès. Un boit-sans-soif, un ivrogne. Prov. Qui a bu boira, on retombe souvent dans ses anciennes habitudes, ses premiers défauts. Les parents boivent, les enfants trinquent, les enfants paient souvent les fautes des parents.
3.  Fig. Jouir avec avidité de quelque chose, se laisser pénétrer, imprégner par quelque chose. Boire les paroles de quelqu’un, les écouter avec une attention admirative. Boire un affront, une injure, les supporter sans en témoigner de ressentiment. Avoir toute honte bue, n’avoir plus honte de rien.
4.  Par analogie. En parlant des choses. Absorber, s’imbiber de. La terre a bu l’eau. Ce papier boit l’encre. La peinture a été bue par le bois. Les légumes ont bu toute l’eau de cuisson.
5.  Marque de domaine : équitation. Ce cheval boit l’obstacle, le franchit très aisément.
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