bord

7e édition

BORD.

s. m.
■  L’extrémité d’une surface, ou ce qui la termine. Le bord d’une robe, d’un manteau. Le bord d’un verre. S’asseoir sur le bord d’un chemin. S’appuyer sur le bord d’un navire. Sauter par-dessus le bord. Le bord d’un bateau. Le bord, les bords d’un précipice.
Avoir un mot sur le bord des lèvres, Être ou se croire tout près de se souvenir d’un mot, d’un nom qu’on a oublié, et qu’on cherche à se rappeler. Avoir un aveu, un secret sur le bord des lèvres, Éprouver une grande envie de faire un aveu, de révéler un secret.
Fig., Avoir l’âme sur le bord des lèvres, Être près de mourir.
Fig., Être au bord du précipice, être sur le bord du précipice, Être près de tomber dans un malheur, dans quelque grand danger ; être sur le point de se perdre, d’être ruiné. On dit en des sens analogues, Conduire, pousser quelqu’un au bord du précipice ; l’arrêter au bord du précipice ; etc.
Fig., Être sur le bord de sa fosse, être au bord du tombeau, Être extrêmement vieux, n’avoir que peu de temps à vivre.
Fam., Un rouge bord, Un verre de vin, plein jusqu’aux bords. Boire un rouge bord, des rouges bords. On dit dans le même sens, Boire à rouge bord. Ces phrases ont vieilli.
Bord, se dit aussi de Tout ce qui s’étend vers les extrémités de certaines choses. Le bord, les bords d’un plat, Tout ce qui est depuis la partie concave d’un plat jusqu’à l’extrémité. Les bords d’un chapeau, Tout ce qui excède par en bas la forme d’un chapeau. Chapeau à grands bords, à petits bords, à bords relevés.
Il se dit particulièrement Du terrain, du sol qui est le long de la mer, d’un fleuve, autour d’un lac, etc. Se promener sur le bord, sur les bords de la mer. Le bord de l’eau. Le bord, les bords d’une rivière, d’un lac, d’un étang. Cette plante ne croît que sur les bords de la mer. Des bords riants, fleuris, etc. Les bords du Rhin, de la Loire, du lac de Côme, sont fort pittoresques. On dit de même, Les bords d’une île.
Venir, arriver à bord, Atteindre le rivage, arriver au bord de l’eau, au bord de la mer. Il se dit D’un bateau ou d’un navire.
Il ne put atteindre le bord, et se noya, Il ne put atteindre le rivage et se noya.
Elliptiq., À bord, à bord. Cri de gens qui sont sur un navire, pour avertir qu’ils veulent aller à terre ; ou de gens qui sont sur le rivage, pour demander à s’embarquer.
Poétiq., Les sombres bords, Les bords du Cocyte, l’enfer.
Bords, au pluriel, se dit poétiquement Des régions, des contrées environnées d’eau. Les bords africains. Les bords indiens. Vivre sur les bords étrangers. Il a quitté ces bords. Il s’est éloigné de nos bords.
Bord, se dit aussi d’Une espèce de ruban ou galon, d’une bande d’étoffe, dont on borde certaines parties de l’habillement. Mettre un bord d’argent à un chapeau. Mettre un bord à une jupe.
Bord, en termes de Marine, désigne souvent, Le côté d’un bâtiment, d’un vaisseau. De quel bord vient le vent ? Le bord du vent. Le bord sous le vent. Ces deux bâtiments sont bord à bord, Côté à côté. Faire feu des deux bords en même temps. Voyez Bâbord et Tribord.
Virer de bord, Changer de route, en mettant au vent un côté du bâtiment pour l’autre.
Fig. et fam., Virer de bord, Changer la direction de sa conduite, s’attacher à un autre parti. Cet homme est inconstant, il a viré de bord dans mainte occasion.
Rouler bord sur bord, Éprouver un roulis violent et continu.
Être bord à quai, se dit Quand l’un des côtés du bâtiment touche à un quai.
Vaisseau de haut bord, se disait autrefois de Tout bâtiment qui naviguait au long cours ; par opposition à Vaisseau de bas bord, qui se dit d’Une galère ou de tout autre petit bâtiment plat. Vaisseau de haut bord, ne se dit plus aujourd’hui que Des bâtiments de guerre à plusieurs ponts.
Bord, se dit aussi, Du navire, du bâtiment même. Le capitaine nous régala sur son bord. Il a tant de matelots, de soldats, de passagers sur son bord. Prendre quelqu’un à bord, sur son bord. Monter à bord. Coucher à bord. Aller à bord. Envoyer à bord. Il était à bord de l’amiral. Être consigné à bord. Descendre, sortir du bord. Quitter le bord.
Il se dit quelquefois pour Bordée. Courir des bords. Louvoyer à petits bords. Courir un bord à terre, un bord au large. Le bon bord, Celle des deux bordées qui rapproche du but ; et, Le mauvais bord, Celle qui en éloigne.
Fig., Courir le bon bord, signifiait autrefois, Pirater.
Courir bord sur bord, Louvoyer à petites bordées, tantôt à droite, tantôt à gauche, pour se maintenir à la même place, ou pour ne changer de place que le moins possible.
Fig. et fam., Être du bord de quelqu’un, Être de son parti, de son avis, de son opinion.
Bord à bord de. loc. prépositive. On le dit Des liquides qui remplissent toute la capacité de ce qui les contient. La rivière est bord à bord du quai. L’eau est bord à bord du vase. Etc. On dit dans un sens analogue, Cette rivière, ce canal coule à pleins bords.
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