bord

BORD

nom masculin
Étymologie : xiie siècle. De l’ancien bas francique *bord, « bord de vaisseau ».

I.

I. Marque de domaine : marine.
1.  Extrémité supérieure du bordage d’un navire. Vaisseau de haut bord, vaisseau haut sur l’eau que l’on utilisait pour la navigation au long cours ; bâtiment de guerre à plusieurs ponts (vieilli). Vaisseau de bas bord, petit bâtiment plat (vieilli). Se pencher par-dessus le bord d’un navire. Sauter par-dessus bord. Lancer, jeter, passer une chose ou une personne par-dessus bord, la lancer, la jeter à la mer et, fig., jeter quelque chose par-dessus bord, s’en débarrasser, n’en plus faire aucun cas. Jeter par-dessus bord tous les principes.
2.  Côté d’un bâtiment, d’un navire. Faire feu des deux bords en même temps. Les deux bâtiments sont bord à bord, côte à côte. Rouler bord sur bord, éprouver un roulis violent et continu. Virer de bord, changer de route et, fig. et fam., adopter une nouvelle conduite, s’attacher à un autre parti. Cet homme est inconstant, il a viré de bord en mainte occasion. Être bord à quai, se dit quand l’un des côtés du bâtiment touche à un quai. De quel bord vient le vent ? Bord du vent, côté du navire qui reçoit le vent. Bord sous le vent, côté du navire opposé à celui d’où vient le vent. Spécialement. Distance parcourue par un voilier dans la même direction lorsqu’il est obligé de louvoyer (on dit aussi Bordée). Tirer un bord, des bords. Courir des bords. Louvoyer à petits bords. Courir un bord à terre, un bord au large. Courir bord sur bord, louvoyer en virant à intervalles très rapprochés, tantôt à bâbord, tantôt à tribord.
3.  Bâtiment, navire. Le capitaine nous régala à son bord. Les hommes du bord, l’équipage. Monter à bord. Être consigné à bord. La vie à bord du cap-hornier. Descendre, sortir du bord. Quitter, regagner le bord. Prendre quelqu’un à son bord, l’embarquer. Être de tel bord, de tel bâtiment et, fig. et fam., de telle opinion, de tel parti. Il n’est pas de notre bord. Journal de bord, journal dans lequel sont consignés les faits relatifs à la navigation d’un bâtiment et à la vie de l’équipage et, par analogie, cahier dans lequel on note des faits, des indications dont on veut se souvenir. Carnet de bord, voir Carnet. Être seul maître à bord, être le seul à commander sur un navire et, fig., être le seul à décider, à imposer sa volonté. Le capitaine est seul maître à bord. Les moyens du bord, ceux dont on dispose sur un navire et, fig., ceux qu’offrent les circonstances. Se débrouiller avec les moyens du bord. Par analogie. Monter à bord d’un avion, d’un engin spatial. Monter à bord d’un char, d’un coupé. Le tableau de bord d’un avion, d’une automobile, le panneau où sont réunis les instruments de mesure et de contrôle. Commandant de bord, personne à qui revient le commandement, dans un avion ou un engin spatial.

II.

II. Ligne délimitant une surface, un volume.
1.  Limite. Le bord d’un champ, sa lisière. Le bord d’un bois, l’orée d’un bois. Le bord d’un chemin, d’un ravin. Spécialement. Ce qui limite un contenant, un récipient. Le bord de la piscine est glissant. Longer les bords du bassin. Le bord d’un verre, d’une assiette. Loc. adv. À ras bord. Remplir une coupe à ras bord, la remplir complètement. Par analogie. Ce qui sépare l’eau de la terre et, par extension, le terrain avoisinant, la rive, le rivage. Il s’avança jusqu’au bord du canal. Le bord de l’eau. Le bord, les bords d’une rivière, d’un lac, d’un étang. La rivière coulait à pleins bords, à son plus fort débit. Suivre le bord de la mer. Marque de domaine : marine. Mettre à bord, arriver au port, accoster. Suivre le bord, suivre la côte.
▪ Au pluriel vieilli. Les bords, contrée où l’on ne peut aller qu’en traversant la mer. Les bords africains, indiens. Il a quitté ces bords, il s’est éloigné de nos bords. Marque de domaine : Antiquité. Les sombres bords, les bords du Styx, les enfers.
▪ Loc. prép. Au bord de, le long de, tout près de. Se promener au bord de la mer. Une villa au bord de la mer. Passer des vacances au bord d’un lac. S’asseoir au bord du chemin. Être au bord du précipice. Fig. Être au bord de la faillite. Être au bord du tombeau, sur le point de mourir. Fam. Être au bord des larmes, tout près de pleurer.
▪ Loc. adv. Pop. Sur les bords, légèrement. Il est un peu pingre sur les bords.
2.  Extrémité, lisière, contour. Le bord d’un tableau, d’un livre, d’une feuille de papier. Le bord de la table. Il est assis sur le bord de sa chaise, au bord du lit. Le bord d’une jupe, d’un manteau. Marque de domaine : couture. Ruban, galon, ganse ou bande d’étoffe dont on borde les vêtements. Mettre un bord à un gilet. – Marque de domaine : chapellerie. Partie circulaire du chapeau placée au bas de la calotte et qui la prolonge. Le plus souvent au pluriel. Un chapeau à larges bords, à bords étroits, à bords roulés. – Marque de domaine : aéronautique. Bord d’attaque, la partie antérieure de l’aile de l’avion. Bord de fuite, la partie postérieure de l’aile de l’avion.
▪ Loc. adv. Bord à bord, côte à côte, sans aucune superposition. Coller des rouleaux de papier peint bord à bord. Une veste bord à bord, qui ne croise pas.
3.  Extrémité de certaines parties du corps. Avoir le bord des paupières souligné de fard. Expr. fig. et vieillie. Avoir un mot au bord des lèvres, être ou se croire tout près de se souvenir d’un mot, d’un nom oublié (aujourd’hui, on dit plutôt Avoir un mot sur le bout de la langue). Avoir un secret sur le bord des lèvres, être tout près de le révéler.
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