fumée

8e édition

FUMÉE.

n. f.
■  Vapeur plus ou moins épaisse qui sort des choses brûlées, ou extrêmement échauffées par le feu. Fumée épaisse. Fumée noire. Les tourbillons de fumée. La fumée d’un volcan. La fumée du foyer. La fumée nous étouffait. La chambre était pleine de fumée. Le bois vert fait beaucoup de fumée. Dissiper la fumée. Chasser la fumée. L’odeur de la fumée. Odeur de fumée. Cela sent la fumée dans cette pièce. La fumée d’une pipe. La fumée de tabac. Noirci de fumée. S’exhaler en fumée.
Noir de fumée, Suie très noire et légère que donne la poix-résine et que l’on recueille pour l’employer dans les arts. Le noir de fumée sert à faire l’encre d’imprimerie, le cirage, etc.
Prov. et fig., Il n’y a point de fumée sans feu, En général il ne court point de bruit qui n’ait quelque fondement.
Prov. et fig., Il n’y a point de feu sans fumée, Quelque soin qu’on prenne pour cacher une passion vive, un secret quelconque, on ne peut s’empêcher de les laisser paraître.
Fig., S’en aller en fumée se dit des Choses qui ne produisent point l’effet attendu ou désiré. Tous ses projets s’en sont allés en fumée.
Fig. et fam., Il vend de la fumée, c’est un vendeur de fumée se dit de Celui qui n’a qu’un crédit apparent, dont il fait parade pour en tirer quelque utilité, quelque avantage, ou encore de Celui qui fait, toujours pour en tirer profit, des promesses qu’il sait irréalisables.
Il se dit également de la Vapeur qui s’exhale des liquides bouillants, des mets très chauds. La fumée du potage. Par extension, La fumée d’un plat.
Fig. et pop., Manger son pain à la fumée du rôt, Être témoin, spectateur d’un divertissement, d’un plaisir auquel on ne peut avoir part.
Il se dit aussi des Vapeurs qui s’exhalent des corps ou des lieux humides. Il se leva une fumée de la rivière, des marécages. La fumée des vêtements qui sèchent devant le feu.
Il se dit, au figuré, des Choses vaines, frivoles, périssables, ou que l’on regarde comme telles. Cette fumée qu’on nomme la gloire. Toutes les choses du monde ne sont que fumée.
Se repaître, s’enivrer de fumée, Se repaître de vaines espérances ou de vains honneurs, d’une vaine gloire, etc.
Au pluriel, il se dit de l’Effet produit par l’ingestion des liqueurs spiritueuses, parce qu’on l’attribuait autrefois à des vapeurs qui montent de l’estomac ou des entrailles au cerveau. Les fumées du vin montent au cerveau. Abattre, dissiper les fumées du vin. On dit dans un sens analogue Les fumées noires qui lui troublent le cerveau.
Fig., Les fumées de l’orgueil, de l’ambition, etc., Les mouvements d’orgueil, les désirs ambitieux, etc.
Au pluriel, il est employé par extension, en termes de Chasse, pour désigner la Fiente des cerfs et des autres bêtes fauves, qui varie suivant l’âge, le sexe de l’animal.
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