couvrir

COUVRIR

conjugaison verbe transitif Conjugaison : (je couvre, nous couvrons ; je couvrais, nous couvrions ; je couvris ; je couvrirai ; je couvrirais ; couvre, couvrons ; que je couvre ; que je couvrisse ; couvrant ; couvert).
Étymologie : xe siècle. Du latin classique cooperire, « couvrir entièrement ».

I.

I. Garnir, revêtir.
A.  En appliquant, en déposant quelque chose.
1.  Pour protéger ou orner. Couvrir d’une bâche un véhicule, des marchandises. Couvrir des livres, des cahiers. Couvrir des semis, des plants. Couvrir la table d’une nappe. Couvrir un mur de peinture. Couvrir le feu, mettre de la cendre sur la braise pour la conserver. Couvrir une casserole de son couvercle. Couvrir un plat, pour éviter qu’il ne refroidisse. Marque de domaine : bâtiment. Couvrir un toit de tuiles, d’ardoises. Couvrir une maison, y poser une toiture. Piscine couverte, marché couvert. Par analogie. Une allée couverte, ombragée d’arbres en berceau. – Marque de domaine : archéologie. Allée couverte, voir Allée. – Marque de domaine : droit. Clos et couvert, voir Clos I.
▪ Se dit aussi des personnes. Couvrir un enfant, un malade, le vêtir chaudement. Couvrez-vous, il fait froid. Être bien couvert, trop couvert. Par extension. Couvrir un cheval.
▪ Spécialement. En parlant d’un homme. Se couvrir, mettre son couvre-chef. Il se couvrit le premier. Restez couvert, je vous prie.
2.  Pour cacher. On lui couvrit les yeux d’un bandeau. Pron. Se couvrir le visage de ses mains.
▪ Fig. Il couvre sous des dehors bourrus une grande gentillesse. Pron. Le vice cherche parfois à se couvrir des apparences de la vertu.
▪ Spécialement. Couvrir une enchère, enchérir au-dessus de quelqu’un. Marque de domaine : militaire. Couvrir sa marche, la dérober à la vue de l’ennemi. Un bon général doit savoir couvrir sa marche. Chemin couvert, voir Chemin. – Marque de domaine : jeux de cartes. Couvrir son jeu, tenir ses cartes de façon que l’adversaire ne puisse les voir et, fig., aller adroitement à ses fins, cacher ses desseins. Couvrir une carte, jouer à son tour sur la carte de son adversaire ou mettre de l’argent sur sa carte. Cette carte est couverte, vous n’avez plus le droit de la reprendre.
B.  En étant appliqué, disposé par-dessus.
1.  De manière à protéger, à orner. Un toit de chaume couvrait la maison. Une blouse couvre ses vêtements. Une voiture couverte d’une capote. Avoir la tête couverte d’un casque. Des meubles couverts d’une housse. Une tapisserie couvre les murs.
2.  De manière à cacher. Un voile couvrait la statue. Avoir le visage couvert d’un masque. Fig. Cette modestie apparente couvre une grande vanité. Expr. À mots couverts, en termes voilés. Marque de domaine : droit. Effacer. Ce crime a été couvert par l’amnistie, on ne peut plus poursuivre son auteur, qui a bénéficié d’une amnistie. Couvrir une fin de non-recevoir, une nullité, faire qu’elle ne puisse plus être opposée.
▪ Spécialement. En parlant d’un son, d’un bruit. Dominer par son ampleur, étouffer par sa puissance. Le bruit de l’assemblée couvrit entièrement la voix de l’orateur. L’orchestre couvrait par moments la voix des chanteurs. Ses dernières paroles furent couvertes par des huées.

II.

II. Garnir en grande quantité.
1.  En déposant des objets sur quelque chose. Couvrir une table de mets. Couvrir un mur d’affiches. Par analogie et exag. Cette voiture m’a couvert de boue. Fig. Couvrir quelqu’un de compliments, de louanges, de flatteries. Couvrir quelqu’un d’injures. Cette bévue l’a couvert de honte, de confusion. Pron. Se couvrir de gloire, de ridicule. Expr. Couvrir d’or quelqu’un, le rémunérer très largement, le faire bénéficier de grandes largesses. Se couvrir la tête de cendres, par affliction, contrition, remords. Se couvrir de boue, s’avilir par des actions basses, infâmes.
2.  En s’étendant uniformément sur quelque chose. Des feuilles mortes couvraient la pelouse. De la poussière couvre ce tableau. La terre est couverte de neige. Les eaux en crue couvrirent en un moment toute la campagne. Des joues couvertes d’un léger duvet. La sueur lui couvrait le front. Par exagération. Une contrée couverte de bois et de vignes. Un jardin couvert de fleurs. La mer était couverte de vaisseaux. Il était couvert de poussière, de sang. Pron. Son visage se couvrit de larmes. Les arbres se couvrent de fruits. L’horizon se couvre de nuages et, elliptiquement, se couvre. Le ciel, le temps se couvre. Le temps est couvert, le ciel est nuageux.
▪ Spécialement. En parlant d’un animal mâle. S’accoupler avec la femelle. C’est un cheval anglais qui a couvert cette jument. Cette chienne a été couverte par un épagneul. Faire couvrir une vache par le taureau.
3.  Avoir pour étendue, pour surface. Cette forêt couvre plusieurs kilomètres carrés. Par extension. Desservir, avoir pour champ d’activités, pour rayon d’action. Ce réseau commercial couvre toute la France. Des services d’autocar couvrent le département. Marque de domaine : télécommunications. Cet émetteur couvre toute la région. Le radar couvre une zone de trente kilomètres carrés.
▪ Par analogie. Embrasser une période déterminée. Son ouvrage couvre tout le règne de Louis XIV. Parcourir une distance. Le train a couvert ce trajet en moins de deux heures. Les coureurs ont couvert l’étape en moins de cinq heures.
4.  Marque de domaine : journalisme. Couvrir un procès, une rencontre sportive, assurer la relation de ces évènements.

III.

III. Garantir, mettre à l’abri, protéger.
1.  En mettant une chose devant une autre pour protéger celle-ci ; en s’interposant entre une personne et ce qui la menace. Couvrir quelqu’un de son corps. Se couvrir de son bouclier. Marque de domaine : militaire. Couvrir une troupe pendant l’attaque. Couvrir un éclaireur. Couvrir ses arrières. Couvrir sa retraite, sa fuite, se retirer tout en assurant sa protection. La citadelle couvrait la ville, la défendait. Se couvrir d’un bois, d’une colline, d’un cours d’eau, se poster de manière à être protégé et à ne pouvoir être attaqué de ce côté-là. – Marque de domaine : escrime. Se couvrir, tenir la pointe de l’épée de son adversaire hors de la ligne du corps. Par analogie. Le boxeur se couvre. – Marque de domaine : chemins de fer. Couvrir un train, le protéger par les dispositifs règlementaires d’avertissement, en cas d’immobilisation accidentelle.
▪ Fig. Couvrir quelqu’un, couvrir un subordonné, assumer la responsabilité de ce qu’il a fait. La lettre qu’il a signée me couvre. Être couvert par l’immunité parlementaire. Ne cherchez pas à couvrir le coupable, à le soustraire à la justice. Se couvrir d’un grand nom, de l’autorité de quelqu’un. Se couvrir d’un prétexte pour mal agir.
2.  Garantir contre certains risques déterminés. Marque de domaine : assurances. Ce contrat vous couvre contre le vol et l’incendie. Être couvert contre les dégâts des eaux. Par métonymie. Couvrir un risque. Par analogie. Nous n’effectuerons cette opération que si la banque nous couvre, nous fournit une garantie.
3.  Marque de domaine : économie. Marque de domaine : commerce. Balancer, compenser, égaler. Le produit de la recette est à peine suffisant pour couvrir les dépenses engagées. Les rentrées de devises n’ont pu couvrir le déficit du commerce extérieur. La production de blé couvre les besoins de la population, permet de les satisfaire. – Marque de domaine : finances. Couvrir un emprunt, une souscription, souscrire la totalité de son montant. Un emprunt couvert en trois jours. La souscription a été couverte trois fois, le public a souscrit une somme trois fois plus forte que celle qui lui était demandée.
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