dormir

I. DORMIR

conjugaison verbe intransitif Conjugaison : (je dors, nous dormons ; je dormais, nous dormions ; je dormis ; je dormirai ; je dormirais ; dors, dormons ; que je dorme ; que je dormisse ; dormant ; dormi).
Étymologie : xiie siècle. Du latin dormire, « dormir ».
↪ voir aussi : II. Dormir (n. m.)

I.

I. Être en état de sommeil.
Avoir envie de dormir. Il commence à dormir. Dormir d’un sommeil léger, agité, d’un profond sommeil. Faire semblant de dormir. Ne la dérangez pas, elle dort. Je n’ai pas dormi de la nuit. J’ai dormi deux heures. Le chat dort au coin de la cheminée. Par métonymie. La maison dort jusqu’à sept heures du matin. Dès la nuit tombée, la ville dort. Transitivement. Litt. et vieilli. Dormez votre sommeil. Fam. Dormir un bon somme, un petit somme. Dormir sa nuit.
▪ Par euphémisme. Litt. Reposer dans la mort. Dormir de son dernier sommeil ou, transitivement, dormir son dernier sommeil. C’est dans ce cimetière que dorment ses parents.

II.

II. Par analogie.
1.  Demeurer inactif au lieu de travailler, au lieu d’agir. Dormir sur son travail, travailler sans hâte, sans entrain. Fam. Il faut te remuer, ce n’est pas le moment de dormir. Par extension. En parlant de sentiments, de passions, etc. Réveiller un souvenir qui dormait dans la mémoire. Un amour qui dort, mais n’est pas encore oublié. Fig. Demeurer ou sembler demeurer immobile, silencieux. Tout dort dans la maison. Le feu dort sous la cendre. Litt. Le jardin dort sous le soleil de midi.
2.  Rester inemployé ; être improductif. La vieille voiture dormait depuis trente ans au fond du garage. Un vieux rouet dort dans un coin du grenier. Son argent, ses capitaux dorment, ils ne sont pas investis, ils ne produisent aucun revenu. Laisser dormir ses capitaux, les laisser improductifs.
3.  Être négligé, oublié, à l’abandon. Le dossier de cette requête dormait dans les cartons du ministère. Laisser dormir une affaire, ne pas s’en occuper, ne pas y donner suite, ne pas la réveiller. Spécialement. Laisser dormir un ouvrage, cesser de s’en occuper, dans l’intention de le reprendre plus tard.
4.  En parlant d’une eau. Stagner, sembler immobile. Les eaux du canal dorment sous les arches du pont. L’étang dort au creux du vallon.
5.  Par analogie. Marque de domaine : botanique. En parlant de certaines plantes. Contracter ses feuilles ou fermer ses corolles pendant la nuit. La belle-de-jour dort la nuit. Être en état de dormance. La végétation dort en hiver.

III.

III. Expressions et proverbes.
Avec l’idée de sommeil profond. Dormir à poings fermés. Dormir comme un loir, comme une marmotte. Dormir comme une souche, comme un sabot, comme une bûche. Dormir d’un sommeil de plomb. Dormir du sommeil du juste, dormir comme un bienheureux, dormir d’un sommeil innocent et paisible.
▪ Expressions évoquant la façon de se livrer au sommeil. Dormir debout, éprouver une irrésistible envie de dormir, au point de s’assoupir à chaque instant. C’est un conte, une histoire à dormir debout, un tissu de balivernes, de mensonges, d’extravagances. Dormir à la belle étoile, passer la nuit en plein air. Dormir en chien de fusil, le corps recroquevillé sur lui-même.
▪ Expressions figurées évoquant l’état d’esprit d’une personne. Dormir sur ses deux oreilles, être sans inquiétude. Ne dormir que d’un œil, dormir les yeux ouverts, dormir en lièvre, en gendarme, rester sur le qui-vive, même pendant le temps où l’on repose. Il n’en dort pas, il n’en dort pas de la nuit, il n’en dort plus, se dit d’une personne obsédée par une difficulté, un souvenir, un sentiment, etc.
▪  Prov. Qui dort dîne, voir Dîner II. La fortune vient en dormant, sans que l’on ait rien fait pour le mériter. Il n’est pire eau que l’eau qui dort, il faut se méfier de ceux qui cachent leur mauvaise nature sous les dehors les plus rassurants. Il ne faut pas réveiller le chat qui dort, il ne faut pas réveiller une ancienne passion, une ancienne querelle.
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