grand-peur
PEUR
nom fémininÉtymologie : xe siècle, pavor ; xiie siècle, poür, pëor, pur ; xiiie siècle, peur. Issu du latin pavor, « épouvante, peur ».
1.
Crainte, émotion pénible que produit la vue ou la conscience d’un danger, d’une menace, réels ou supposés.
Une peur irraisonnée, instinctive, maladive.
Une peur panique.
Éprouver une sourde peur.
Avoir peur, avoir grand peur ou grand-peur.
Prendre peur.
Ressentir de la peur, être en proie à la peur.
Être glacé, transi de peur, paralysé par la peur.
Trembler de peur.
Être blême de peur.
Vivre dans la peur.
Avoir peur de tout.
N’avoir peur de rien.
La peur des voleurs, la peur du danger.
La peur de souffrir, la peur de la mort.
Avoir peur pour quelqu’un.
Faire peur à quelqu’un.
Tu m’as fait une belle peur, une de ces peurs !
(fam.).
Jouer à se faire peur.
Vaincre sa peur, surmonter ses peurs.
Jean sans Peur, duc de Bourgogne.
Bayard fut appelé « le chevalier sans peur et sans reproche ».
Marque de domaine : histoire.
La Grande Peur, nom donné à la jacquerie de juillet et août 1789, provoquée par la rumeur selon laquelle des brigands à la solde de la noblesse allaient ravager les campagnes.
▪
Loc.
La peur du gendarme, voir Gendarme.
La peur de manquer, voir Manquer.
Fam.
Être vert de peur.
Une peur bleue, une peur très vive.
Être laid, être maigre à faire peur.
Il est à faire peur, il a particulièrement mauvaise mine.
▪
Expr.
Avoir peur de son ombre, voir Ombre I.
La peur donne des ailes (fig.), elle fait fuir avec la plus grande rapidité.
Avoir plus de peur que de mal, voir Mal I.
En être quitte pour la peur, avoir échappé à un danger qui a causé une grande frayeur.
Fam.
Avoir la peur au ventre, être malade de peur, mourir de peur, être mort de peur, être étreint par l’angoisse.
Titres célèbres : Quitte pour la peur, d’Alfred de Vigny (1833) ; La Peur, de Guy de Maupassant (1882) ; Le Salaire de la peur, roman de Georges Arnaud (1950), et film d’Henri-Georges Clouzot (1953).
2.
Par affaiblissement.
Crainte, appréhension de quelque désagrément.
Avoir peur de déranger.
La peur du ridicule, du qu’en-dira-t-on.
Il est toujours retenu par la peur qu’on le juge.
J’ai bien peur qu’il ne puisse pas venir aujourd’hui.
Ce document aura été égaré, j’en ai peur.
▪
Expr.
N’ayons pas peur du mot, des mots, voir Mot.
Ne pas avoir peur de quelque chose, ne pas être découragé, arrêté par.
Le travail ne lui fait pas peur, n’est pas pour lui faire peur.
3.
Loc. prép.
Dans la peur de, par peur de, de peur de, par crainte de.
Dans la peur de représailles.
Il est resté très discret par peur du scandale.
Elle n’ose plus sortir, de peur d’être reconnue.
Expr. fig.
Se jeter à l’eau de peur de se mouiller (par référence à Gribouille, héros de la comtesse de Ségur), pour éviter un léger inconvénient, se mettre dans un cas plus grave.
▪
Loc. conj.
De peur que (suivi du subjonctif), dans la crainte que ; pour éviter que.
Je l’ai raccompagné de peur qu’il se perde.
Rappelez-le-moi de peur que je n’oublie.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- grand-merci [5e édition]
- grand-mère, n. f.
- grand-messe, n. f.
- grand-œuvre, n. m. [5e édition]
- grand-oncle, n. m.
- grand-orgue, n. m.
- grand-papa, n. m.
- grand-paternel, -elle, adj.
- grand-peine (à), loc. adv.
- grand-père, n. m.
- grand-peur, n. f.
- grand-place, n. f.
- grand-prieur, n. m.
- grand-route, n. f.
- grand-rue, n. f.
- grand-russe, adj.
- grand-russien, -enne, adj.
- grands-jours [5e édition]
- grand-soleil, n. m.
- grands-parents, n. m. pl.