grand-place
PLACE
nom fémininÉtymologie : xie siècle, au sens d’« endroit où se déroule l’action ». Issu, par l’intermédiaire du latin platea, du grec plateia (hodos), « grande, large (rue) », puis simplement plateia, « grande rue, espace ouvert ».
I.
I. Portion d’espace qu’occupe ou que peut occuper quelqu’un ou quelque chose.
1.
Espace pouvant accueillir une personne ou une chose ; endroit où elle se trouve temporairement ou habituellement.
Manquer de place.
Faire, gagner de la place.
Cette armoire prend beaucoup de place, toute la place.
Laissez donc un peu de place aux autres !
J’ai laissé de la place pour vos affaires.
Venez auprès de nous, nous vous ferons de la place, nous vous ferons place.
▪
Rester à la même place, à sa place.
Changer les meubles de place.
Remettre un livre en place.
Chercher une place pour garer son véhicule.
Droit de place, que doit acquitter un forain pour vendre sur un marché.
▪
Fig.
Cet exemple n’est pas à sa place.
Gardez-moi une petite place dans vos pensées.
▪
Loc. et expr.
Prendre place, s’installer.
Prenez place à mes côtés.
Mettre en place, disposer selon un arrangement déterminé ; installer, préparer dans un but précis.
Mettre en place un décor, des tableaux pour une exposition.
La mise en place d’une nouvelle procédure de contrôle.
Être en place, être prêt à agir, à fonctionner.
Le service d’ordre est déjà en place.
Céder la place à quelqu’un, se retirer à son approche et, fig., lui abandonner ses prérogatives.
Faire place à quelqu’un, s’effacer devant lui.
Il y a longtemps que vous êtes là, faites place aux autres.
Faire place à quelque chose, être remplacé par lui.
L’amour dans son cœur a fait place à la haine.
Elliptiquement.
Place, place !
Place aux jeunes !
Et maintenant, place au spectacle !
Fig.
Se faire, avoir une place au soleil, une situation assurée et enviable.
Avoir, trouver place ou sa place en un lieu, avoir les qualités requises pour y être admis.
Vous n’avez pas votre place ici.
Cet écrivain aurait sa place dans les anthologies.
Cet épisode trouvera place dans les livres d’histoire.
Remettre quelqu’un en place, à sa place, lui dire son fait ; le rappeler aux convenances, à ses obligations.
Savoir rester à sa place, respecter la bienséance, ne pas outrepasser les limites de ses prérogatives, de ses attributions.
Tenir de la place (fam.), se dit d’une personne qui exagère son importance, qui a tendance à s’imposer, à se faire remarquer.
Tenir sa place, remplir les obligations liées à sa charge, à son état, tenir son rang.
Iron.
Tenir sa place à table, manger avec grand appétit.
▪
Loc. prép.
À la place de, en remplacement de ; au lieu de.
Il est venu à la place de son frère.
Se mettre à la place de quelqu’un, s’imaginer dans sa situation, sa position.
Je n’aimerais pas être à sa place ! se dit en parlant d’une personne qui est dans une situation pénible ou embarrassante.
À ta place, il n’aurait pas agi ainsi.
Marque de domaine : droit.
Être au lieu et place de, voir Lieu I.
Subroger quelqu’un en son lieu et place.
Par extension.
Il n’a pas pu venir : son adjoint a parlé en son lieu et place.
2.
Emplacement conçu pour une personne ; siège qui lui est destiné.
Un canapé à trois places.
Réserver une place de train en première, en deuxième classe.
Place assise.
Cette place est-elle libre ?
Service à la place, dans certains trains, possibilité offerte aux voyageurs de se faire apporter un repas à leur siège.
Une place au premier rang, au balcon, à l’orchestre.
Une salle de deux mille places.
Par métonymie.
Billet, titre donnant droit à occuper cet emplacement.
Une place de cinéma, de théâtre.
Distribuer des places gratuites pour un concert.
Fig. et fam.
Au concours d’entrée des grandes écoles, les places sont chères, la sélection est impitoyable.
▪
Loc.
Place d’honneur, réservée, dans une assemblée, un repas, à la personne à laquelle on souhaite rendre hommage.
La place du pauvre, voir Pauvre.
Fam.
La place du mort, dans une voiture, le siège situé à côté de celui du conducteur.
Expr. fig. et fam.
La place est encore chaude, se dit en parlant d’un poste qui vient de se libérer.
3.
Par extension.
Lieu où l’on se trouve, où se déroule l’évènement dont on parle.
La place n’est pas sûre.
Quitter la place, partir.
▪
S’emploie surtout dans des locutions ou des expressions.
De place en place, par places, de loin en loin, par endroits.
Sur place ou, vieilli, sur la place, dessus la place, à l’endroit même.
Piétiner, tourner sur place.
Les blessés ont été soignés sur place.
Il l’étendit mort dessus la place.
Faire du sur place ou du surplace, voir Surplace.
Ne pas tenir, ne pas demeurer en place, s’agiter en tous sens ; ne pouvoir contenir son impatience, sa nervosité, sa joie, etc.
Faire place nette, faire disparaître d’un lieu tout ce qui s’y trouvait, mettre à l’écart ce dont on n’a plus l’usage et, fig., chasser ou congédier des personnes indésirables.
▪
Marque de domaine : sylviculture.
Arbre de place, au moment des éclaircies d’une plantation, arbre réservé au peuplement définitif.
4.
Fig.
Poste confié à une personne ; emploi, fonction qu’elle occupe.
Demander, solliciter, obtenir, refuser une place.
Perdre sa place.
Avoir une place intéressante, une place de confiance.
Chercher une place de comptable, de jardinier.
Péj.
Emploi comportant des avantages, prébende.
Ce ministre a distribué les places à ses amis.
▪
Loc.
Être en place, être dans une charge, une position qui donne de l’autorité, de la considération.
Les gens en place, les notables.
Le gouvernement en place, au pouvoir.
5.
Spécialement.
Rang dans un classement, un concours, une compétition.
Il a eu la première place en version latine au concours général.
Les places d’honneur, les deux ou trois places qui suivent celle du vainqueur dans une compétition.
II.
II. Large espace délimité et destiné à divers usages.
1.
Lieu public découvert et bordé de maisons ou de monuments.
Une place plantée d’arbres, une place ornée d’une fontaine.
Jouer aux boules sur la place du village.
La place de la mairie, de l’église.
La place du marché.
La grande place ou la grand-place. Une exécution en place publique, en place de Grève.
La place Vendôme, la place des Victoires, la place des Vosges étaient des places royales, ainsi nommées parce que s’élevait au centre la statue d’un monarque.
La place Stanislas à Nancy.
La place Rouge à Moscou.
Anciennement.
Place de voitures ou, simplement, place, endroit où stationnaient les voitures à l’usage du public.
Ne se rencontre plus guère que dans la locution Voiture de place, qui désigne une voiture de louage et aussi, dans les textes règlementaires, un taxi.
Titre célèbre : La Place royale, de Pierre Corneille (1633 ou 1634).
▪
Par extension.
Place d’armes, terrain où les troupes se rassemblaient pour les manœuvres et les revues, et qui sert aujourd’hui à des cérémonies officielles.
2.
Ville fortifiée ; ville de garnison.
Place forte ou, simplement, place.
Les défenses, les casemates d’une place forte.
Assiéger, défendre, investir, prendre une place.
Service de place, service de garnison.
Commandant de place, d’une place.
Le gouverneur de la place de Paris, titre porté naguère par le gouverneur militaire de Paris.
▪
Expr. fig.
Entrer, pénétrer dans la place, parvenir à s’immiscer dans un lieu, un milieu fermé.
La place est intenable, cet emploi, cette fonction expose à de grands ennuis, de forts désagréments.
Dans le langage de la galanterie.
Se rendre maître de la place, triompher de la résistance de la personne désirée.
Rendre la place, céder à des avances.
3.
Par extension.
Ville où s’effectuent de nombreuses transactions commerciales, où sont cotées les marchandises et les valeurs.
Une place boursière, financière.
Francfort et Tokyo sont de grandes places financières.
Avoir du crédit sur la place.
Place extraterritoriale, qui permet à des agents économiques, notamment des banques, de bénéficier de conditions d’exercice particulières, principalement en matière de fiscalité et de contrôle des changes.
Place bancable, qui dispose d’au moins un siège permanent de banque.
▪
Expr.
Faire la place, pour les placiers, démarcher les détaillants.
Fig.
Être connu sur la place de Paris ou, simplement, sur la place, y être très connu.
Voir aussi
- [Terminologie (FranceTerme)] :
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- grand-mère, n. f.
- grand-messe, n. f.
- grand-œuvre, n. m. [5e édition]
- grand-oncle, n. m.
- grand-orgue, n. m.
- grand-papa, n. m.
- grand-paternel, -elle, adj.
- grand-peine (à), loc. adv.
- grand-père, n. m.
- grand-peur, n. f.
- grand-place, n. f.
- grand-prieur, n. m. [8e édition]
- grand-route, n. f.
- grand-rue, n. f.
- grand-russe, adj.
- grand-russien, -enne, adj.
- grands-jours [5e édition]
- grand-soleil, n. m.
- grands-parents, n. m. pl.
- grand-tante, n. f.
VOIR AUSSI
HISTOIRE DU MOT
HISTORIQUE DE CONSULTATION
- grand-place, n. f.
- piétement, n. m.
- grand-peur, n. f.
- B.C.P., n. m.
- grand-orgue, n. m.
- orgiastique, adj.
- oléo-, préf.
- olé ! olé !, adj. inv.
- nu-tête, adj.
- nolissement, n. m.
- niguedouille, n.
- niloscope, n. m.
- narghilé, n. m.
- narghileh, n. m.
- narguileh, n. m.
- P.M.U., n. m.
- papier-monnaie, n. m.
- mithridater, v. tr.
- min, symb.
- shrapnell, n. m.
- ré-, préf.
- pietà, n. f. inv.
- pierrée, n. f.
- phylloxera, n. m.
- phrénologue, n.
- pezize, n. f.
- parse, n.
- pant(o)-, préf.
- oléoduc, n. m.
- nitrobactérie, n. f.
- suborneur, -euse, n.
- subprime, n. m.
- suborner, v. tr.
- subornation, n. f.
- subordonner, v. tr.
- subordonné, -ée, adj. et n.
- subordonnant, n. m.
- subordination, n. f.
- suborbital, -ale, adj.
- subodorer, v. tr.
- submersion, n. f.
- submersible, adj.
- submerger, v. tr.
- sublunaire, adj.
- sublingual, -ale, adj.
- sublimité, n. f.
- subliminal, -ale, adj.
- spectrométrie, n. f.
- spectromètre, n. m.
- spectrohéliographe, n. m.