privilège
PRIVILÈGE
nom masculinÉtymologie : xiie siècle. Emprunté du latin privilegium, « loi ou mesure prise en faveur d’un particulier », lui-même composé à partir de privus, « pris isolément ; particulier », et lex, legis, « loi ».
1.
Droit ou avantage octroyé par exception à la règle générale.
Accorder, s’arroger des privilèges.
User, abuser d’un privilège.
L’extinction d’un privilège.
Les ambassades bénéficient du privilège d’extraterritorialité.
Privilège des bouilleurs de cru, voir Bouilleur.
Privilège de juridiction, droit donné à certains magistrats, certains fonctionnaires, etc. de comparaître devant une juridiction autre que celle qui aurait normalement compétence.
Spécialement.
Droit de préférence que la qualité de la créance donne à un créancier sur les autres.
Privilèges sur les immeubles.
Le propriétaire non payé par son locataire a un privilège sur les meubles garnissant l’immeuble loué.
Privilège hypothécaire, qui concerne une créance garantie par hypothèque.
Privilèges spéciaux, qui portent sur des biens déterminés, par opposition à Privilèges généraux.
Privilège du Trésor, préférence donnée à l’État sur les autres créanciers afin qu’il puisse recouvrer les impôts non réglés.
▪
Marque de domaine : histoire.
Depuis le Moyen Âge et jusqu’à la Révolution, prérogative reconnue à des personnes du fait de leur naissance, de leur ordre, de leur emploi, ou à des institutions, des villes.
Les privilèges, accordés par le roi à titre définitif ou temporaire, définissaient l’organisation sociale et politique de la France d’Ancien Régime.
Certains privilèges départis à la noblesse, comme le port de l’épée ou les préséances, étaient honorifiques, d’autres étaient matériels, d’ordre fiscal ou judiciaire en particulier.
Abroger, mettre à bas les privilèges.
L’abolition des privilèges fut votée dans la nuit du 4 août 1789.
Le privilège de masculinité, la préférence donnée aux héritiers mâles dans les successions nobles.
Le privilège du for et celui de l’immunité étaient deux des privilèges des clercs.
Privilège du roi, privilège royal ou, simplement, privilège, autorisation exclusive et limitée dans le temps de publier un ouvrage, qu’octroyait le gouvernement royal, après examen de la censure, et, par métonymie, mention figurant en début ou en fin d’ouvrage et attestant cette autorisation.
Sous Louis XIV, on accorda à l’Académie française le privilège d’imprimer un dictionnaire de langue française.
Le privilège d’une troupe de théâtre, le droit exclusif de représenter des spectacles.
Au Moyen Âge, certaines villes obtinrent des chartes de franchise qui leur octroyaient le privilège d’échapper en partie à la tutelle royale.
Par métonymie.
Acte qui contient l’octroi d’une telle prérogative.
Un privilège scellé du grand sceau.
Dresser, enregistrer un privilège.
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Par extension.
Droit exclusif instituant une situation de monopole dans un domaine donné.
Le privilège d’émettre la monnaie en France métropolitaine a été accordé à la Banque de France en 1848.
2.
Fig.
Bénéfice, liberté, faveur que l’on s’octroie, ou que les autres vous accordent.
Il jouit du privilège de faire et de dire tout ce qu’il lui plaît dans ce journal.
Le privilège de l’âge, de la fortune.
Iron.
J’ai eu le triste privilège de lui annoncer son renvoi.
▪
Litt.
Don du corps ou de l’esprit.
La beauté est un privilège.
La nature lui a accordé des privilèges que d’autres n’ont pas.
Voir aussi
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- privatif, -ive, adj.
- privation, n. f.
- privatisation, n. f.
- privatiser, v. tr.
- privativement, adv.
- privauté, n. f.
- privé, -ée [I], adj.
- privé [II], n. m.
- privément, adv.
- priver, v. tr.
- privilège, n. m.
- privilégié, -ée, adj.
- privilégier, v. tr.
- prix, n. m.
- pro-, préf.
- probabilisme, n. m.
- probabiliste, adj.
- probabilité, n. f.
- probable, adj.
- probablement, adv.