seigneur

SEIGNEUR

nom masculin
Étymologie : ixe siècle. Issu du latin seniorem, accusatif de senior, « plus âgé, vénérable », lui-même comparatif de senex, « vieux, vieillard ».
1.  Marque de domaine : histoire. Au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, celui qui possède une seigneurie, qui exerce une souveraineté plus ou moins grande sur un territoire et ses habitants. Dans le système féodal, un seigneur pouvait être à la fois suzerain et vassal. Seigneur féodal, qui possède un fief. Seigneur châtelain. Le château, les terres, les armoiries d’un seigneur. Ce seigneur a été fait comte et pair par le roi. Les seigneurs de Bretagne, du Dauphiné. Le cardinal de Retz était seigneur de Commercy. Seigneur haut justicier, bas justicier, qui exerce la haute justice, la basse justice. Les seigneurs ont perdu de leurs prérogatives à mesure que s’est développé le pouvoir royal. Les seigneurs du Saint-Empire romain germanique, d’Espagne.
▪ Class. Titre honorifique donné, sous l’Ancien Régime, à un noble de haut rang, puis à divers notables. Haut et puissant seigneur, titre donné autrefois, dans les actes publics et les inscriptions, aux personnes de qualité. L’emploi du terme « seigneur » s’est maintenu dans les pièces de théâtre jusqu’au xixe siècle pour s’adresser aux personnages de condition élevée. Souffrez, Seigneur, que je vous dise…
▪ Loc. et expr. Grand seigneur, homme de haute noblesse, très puissant. Se montrer grand seigneur, agir en grand seigneur, être très généreux. Faire le grand seigneur, affecter les manières et adopter le train d’un personnage important. Vivre en grand seigneur, être vêtu, logé comme un grand seigneur, magnifiquement. Seigneur et maître, par allusion à l’hommage dû par le vassal à son suzerain, se dit de la personne qui possède toute autorité sur une autre et, parfois plaisamment, du mari par rapport à sa femme. Grand seigneur, méchant homme, par allusion au Dom Juan de Molière, se dit d’un homme puissant et malfaisant. Prov. À tout seigneur, tout honneur ou, vieilli, À tous seigneurs, tous honneurs, voir Honneur.
▪ Par analogie. Les seigneurs de la guerre, en Chine au début du xxe siècle, les gouverneurs des provinces qui se disputèrent le pouvoir central et cherchèrent à accroître leur suprématie. Le Grand Seigneur (vieilli), le sultan, empereur des Turcs.
 Titres célèbres : Le Jardinier et son Seigneur, fable de La Fontaine (1668) ; Le Seigneur des anneaux, de J. R. R. Tolkien (1954-1955) ; Belle du Seigneur, d’Albert Cohen (1968).
2.  Marque de domaine : religion chrétienne. Avec une majuscule. Dieu. Les voies du Seigneur sont impénétrables. Le Seigneur les a exaucés. L’ange du Seigneur. Loué soit le Seigneur ! Tu ne jureras point le nom du Seigneur, tu ne l’invoqueras pas en vain. En interjection. Seigneur ! Seigneur Dieu ! Désigne aussi le Christ. Seigneur Jésus. Notre-Seigneur ou, par abréviation, N.-S. Un mystère de la passion de Notre-Seigneur.
▪ Loc. et expr. Le jour du Seigneur, le dimanche. L’oint du Seigneur, celui qui, par l’onction, a reçu de Dieu une autorité sacrée. La maison du Seigneur, le temple, l’église. Devant la face du Seigneur, dans la présence de Dieu, sous son regard. Les ailes, l’aile du Seigneur, la protection de Dieu. Être assis à la droite du Seigneur, être admis parmi les justes, les élus. Préparer les voies du Seigneur, voir Préparer. Fig. et vieilli. Être dans les vignes du Seigneur, être ivre.
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