titre

TITRE

nom masculin
Étymologie : xiie siècle, title ; xiiie siècle, titre. Issu du latin titulus, « inscription, titre ; affiche, écriteau », puis « honneur ; droit ».
1.  Mot ou ensemble de mots qui constitue la désignation d’un ouvrage, d’un texte ou d’une de leurs parties, qui figure généralement en tête de ceux-ci. Sartre voulait originellement donner pour titre « Melancholia » à « La Nausée ». Son recueil est paru sous tel titre. Le titre d’un poème, d’une pièce de théâtre. La table des matières donne les titres des chapitres. Juger un livre sur son titre. La règle de l’emploi des majuscules dans les titres d’œuvres. Un titre trompeur. Un titre coup de poing, voir Coup. Par extension. Le titre d’un film, d’une chanson, d’un tableau. Les titres du journal télévisé, l’énoncé sommaire des principales informations qui y seront développées.
▪ Spécialement. Marque de domaine : édition. Marque de domaine : imprimerie. La page de titre ou, elliptiquement, le titre, où figurent le nom de l’auteur et les titre et sous-titre, à l’exclusion de tout autre texte. Faux titre, titre, parfois abrégé, imprimé sur le feuillet qui précède la page de titre. Titre courant, qui figure en haut de chaque page pour rappeler l’intitulé de l’ouvrage ou du chapitre, le nom de l’auteur, etc. Dans un dictionnaire, le titre courant indique la première ou la dernière entrée de la page. Gros titre, ce qui est imprimé en gros caractères au-dessus des principaux articles d’un journal ou sur une affiche pour attirer, frapper l’attention. Cet évènement a fait les gros titres. – Marque de domaine : droit. Intitulé de l’une des subdivisions d’un code ; cette subdivision elle-même. Livre premier, titre deuxième, chapitre II du Code du travail. Le titre des successions dans le Code civil. – Marque de domaine : finances publiques. Titre budgétaire ou, simplement, titre, l’une des grandes subdivisions du budget de l’État. Les dépenses du budget de l’État sont classées en titres, parties et chapitres. Loc. Au titre de, dans le cadre d’une telle subdivision. Une somme prévue au titre des dépenses de fonctionnement. Par extension. Les prestations dues par l’Allemagne au titre des réparations de guerre. Recevoir une décoration au titre de l’Éducation nationale.
▪ En composition. Rôle-titre, personnage qui donne son nom à une œuvre dramatique. Hamlet, Phèdre, Ruy Blas sont des rôles-titres. Gérard Philipe a joué le rôle-titre du « Cid ».
▪ Par métonymie. L’ouvrage lui-même. Un titre à paraître, un titre épuisé. Une bibliothèque riche de quelque trente mille titres. Un titre de presse, un journal, un magazine, une revue.
2.  Nom indiquant la dignité d’une personne ou, par métonymie, celle qui était attachée à une terre ; appellation que l’on donne à une personne en fonction de son rang quand on s’adresse à elle. Un titre de noblesse, un titre nobiliaire. Il avait le titre de duc, de marquis. Un titre héréditaire. Cette terre porte le titre de comté. Relever un titre, reprendre un titre de noblesse après qu’il est tombé en déshérence. On donne aux rois le titre de Majesté, aux cardinaux celui d’Éminence, aux évêques celui d’Excellence. Un titre de respect, un titre d’honneur. Titre de courtoisie, titre honorifique donné à certaines personnes selon leur qualité ; titre de noblesse qui n’a pas été reconnu de manière légale ou régulière. Par analogie. Marque de domaine : religion. Dénomination donnée à certains cardinaux et empruntée à certaines églises de Rome ou des environs. Cardinal du titre de Sainte-Sabine ou, elliptiquement, cardinal de Sainte-Sabine.
▪ Par extension. Nom qui indique un grade, une fonction, une charge. Un titre universitaire. Un titre de bachelier, de docteur. Titre de député, d’ambassadeur. Titre d’avocat, de notaire. Le titre d’abbé, de chanoine. Il a le titre de général. Décliner ses nom, prénoms, titres et qualités. Au titre d’instituteur s’est substitué celui de professeur des écoles. Elle est présidente et, à ce titre, elle doit s’exprimer la première. Un titre honorifique. En parlant d’une chose. Ces deux villes revendiquent chacune le titre de capitale.
▪ Spécialement. Marque de domaine : sports. Désignation conférée au sportif ou à l’équipe ayant remporté une épreuve ou un ensemble d’épreuves. Concourir pour le titre de champion d’Europe. Remporter le titre olympique. Remettre son titre en jeu. Loc. Le tenant, la tenante du titre, voir Tenant.
▪ Par analogie. Qualification attribuée à une personne en fonction de ses relations familiales ou sociales, de sa situation. S’honorer du titre d’ami. Les membres d’une profession libérale se donnent entre eux le titre de confrère ou de consœur. Mademoiselle est le titre que l’on donnait naguère à une femme célibataire. Le titre de membre bienfaiteur d’une association.
▪ Loc. À titre étranger, en qualité d’étranger. Il a été admis à l’École polytechnique à titre étranger. En titre, qui occupe telle fonction, telle position de façon officielle. Il est le professeur en titre de la chaire de littérature. Le fournisseur en titre de la cour d’Angleterre. Mme du Barry fut une des maîtresses en titre de Louis XV. Plaisamment. Il est son amant en titre.
3.  Acte, document, pièce qui sert à établir ou à faire valoir un droit ; par métonymie, ce droit lui-même. Il produisit des titres authentiques, des titres faux. De 1793 à 1805, l’abbé Morellet sauvegarda chez lui les titres de l’Académie française. Titre de reconnaissance de la nation, voir Reconnaissance. Valider son titre de transport. Un titre de pêche, de chasse. Il a invoqué son titre de propriété.
▪ Spécialement. Marque de domaine : droit. En fait de meubles, possession vaut titre. Occuper un lieu sans droit ni titre, de façon illégale. Titre putatif, dont celui qui s’en prévaut pense, à tort, qu’il est valable. Titre nu, voir Nu II. – Marque de domaine : administration. Titre de séjour, autorisation de résider en un pays donné pour un temps déterminé, que l’Administration délivre à un étranger. Titre de travail, qui autorise un étranger à exercer une activité salariée sur le territoire. En composition. Titre-restaurant, coupon d’une valeur déterminée, financé conjointement par l’employé et son entreprise, et utilisé en règlement d’un repas (on dit aussi Ticket-restaurant ou Chèque-restaurant). – Marque de domaine : comptabilité. Titre de perception, de recettes, qui permet le recouvrement, par le comptable public, de recettes ou d’une créance, notamment fiscale. – Marque de domaine : économie. Titre de paiement, document permettant le règlement d’une dépense. Le chèque est un titre de paiement. Titre interbancaire de paiement ou, par abréviation, TIP, moyen de paiement scriptural, constitué d’un document précisant la somme à payer et que le débiteur doit signer. – Marque de domaine : bourse. Marque de domaine : finances. Valeur mobilière transmissible. Un titre boursier, coté en Bourse. Des titres négociables. Titre de placement, titre de participation. Titre de crédit ou, plus souvent, de créance, qui résulte d’une opération de crédit. Titre nominatif, portant le nom de son propriétaire, par opposition à Titre au porteur, non nominatif, et dont le bénéfice revient à celui qui l’a en sa possession. Obtenir une avance sur titres, un prêt garanti par un dépôt de valeurs mobilières. Option sur titre, option d’acquisition ou de souscription de ses propres actions qu’une entreprise propose dans des conditions avantageuses à ses cadres dirigeants ou à ses salariés en supplément de leur salaire (◉ Remarque : on évitera l’anglicisme Stock option). Regroupement de titres, voir Regroupement. Par extension. Dans la langue courante. Ce qui donne droit à quelque chose. Il a des titres à occuper cette place. Je ferai valoir vos titres pour cette fonction. Un recrutement sur titres. À quel titre se permet-il de me donner des conseils ? Il a droit à ma reconnaissance au même titre que toi, de la même manière que toi.
▪ Loc. Un titre de gloire, se dit, souvent ironiquement, pour désigner ce dont on tire son mérite, son succès. Avoir été là au bon moment est son principal titre de gloire. À plusieurs titres, à de nombreux titres, pour plusieurs raisons, pour de nombreuses raisons. À aucun titre, en aucun cas, nullement. À juste titre, de façon légitime, à bon droit. Elle s’est révoltée à juste titre.
4.  Proportion d’un élément contenu dans une substance, que l’on exprime sous la forme d’un rapport entre deux grandeurs. Dans des domaines spécialisés. Marque de domaine : monnaie. Rapport entre la masse d’un métal précieux et la masse de l’alliage qui le contient, aloi. Le titre de l’or peut s’exprimer en carats. Le poinçon à tête de Minerve garantit le titre de l’argent. Les titres des métaux précieux sont contrôlés par l’État. Par métonymie. Cette pièce de monnaie n’est pas au titre légal. Un bijou, de l’argenterie de faible titre. – Marque de domaine : chimie. Rapport entre la masse, le volume ou la quantité de matière d’un élément et le volume de la solution dans laquelle il est dissous. Titre massique, volumique, molaire. – Marque de domaine : œnologie. Titre alcoolique ou, simplement, titre, volume d’alcool contenu dans cent millilitres d’un liquide alcoolisé. Le titre alcoolique d’un vin, d’une liqueur s’exprime en degrés.
▪ Par analogie. Marque de domaine : textile. Rapport entre la masse et la longueur d’un fil, qui détermine sa finesse. Le titre d’un fil s’exprimait naguère en deniers et s’exprime aujourd’hui en tex.
5.  Loc. adj. et adv. À titre, suivi d’un adjectif, de telle ou telle manière. Il a été décoré à titre posthume. À titre préventif, exceptionnel, indicatif. À titre dérogatoire. Il a agi à titre personnel, à titre officieux. À titre universel, à titre particulier. À titre gratuit, onéreux. À titre honorifique, voir Honorifique.
▪ Loc. prép. À titre de, en qualité de. À titre d’héritier. En parlant d’une chose. À titre de grâce, de dette. À titre de don, de prêt. À titre d’hypothèse, d’exemple.
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