traître, traîtresse

TRAÎTRE, TRAÎTRESSE

nom et adjectif
Étymologie : xie siècle. Issu du latin traditor, « traître », puis « celui qui transmet », lui-même dérivé de tradere, « transmettre, remettre ; livrer ».

I.

I. Nom.
Celui, celle qui se rend coupable d’une trahison ; personne qui manque à sa foi, à sa parole. Le traître Ganelon, dans la « Chanson de Roland ». Il est passé à l’ennemi, c’est un traître. Malheur aux traîtres ! Vous nous avez trompés, vous êtes un traître. Plaisant. Mon traître de fils, ma traîtresse de fille.
▪ Loc. Un traître de mélodrame, voir Mélodrame. En traître, d’une manière fourbe. Un coup porté en traître. Je ne t’ai pas pris en traître.

II.

II. Adjectif. Souvent invariable en genre.
1.  Se dit de celui, de celle qui trahit. Il fut traître à sa foi, à son roi. Par métonymie. Milady, dans « Les Trois Mousquetaires », a le cœur le plus traître du monde. Une âme traîtresse.
▪ Par extension. Se dit d’un acte qui relève de la trahison ou qui témoigne de la fourberie de son auteur. Il lui a joué un tour des plus traîtres. Des paroles traîtresses.
▪ Par analogie. En parlant d’un animal qui mord, griffe ou rue lorsqu’on s’y attend le moins. Prenez garde à cette ânesse, elle est traître.
2.  Fig. Se dit de ce qui est plus dangereux qu’il ne le paraît, trompeur. Ce vin-là est traître, il enivre tout de suite. Cette route est traître. Cette côte est traîtresse, il est périlleux d’y naviguer. Un soleil traître.
3.  Dans des phrases négatives, avec une valeur intensive (toujours placé avant le nom). Seul, unique. Je n’ai pas compris un traître mot de ce qu’il vient de dire. Cette affaire ne lui a pas rapporté un traître sou.
Orthographe
◇ Peut s'écrire traître, traîtresse ou traitre, traitresse, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §3] Les accents et le tréma • accents circonflexes sur î et û.
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