triomphe

TRIOMPHE

nom masculin
Étymologie : xiie siècle. Emprunté du latin triumphus, « triomphe, entrée solennelle à Rome d’un général victorieux », puis « victoire », lui-même emprunté, par l’intermédiaire de l’étrusque, du grec thriambos, qui désignait un hymne chanté en l’honneur de Dionysos.
1.  Marque de domaine : Antiquité romaine. Honneur décerné par le Sénat à un général victorieux, l’autorisant à entrer solennellement dans Rome avec son armée ; cette entrée solennelle. Accorder, recevoir le triomphe. Dans le cortège du triomphe figuraient, dans l’ordre, les sénateurs et les magistrats romains, les dépouilles et le butin pris à l’ennemi, les prisonniers illustres, le général monté sur un char et couronné de lauriers, et ses soldats. Le triomphe de Paul-Émile, le vainqueur de la bataille de Pydna, eut lieu en 168 avant Jésus-Christ.
▪ Par analogie. Cérémonie fastueuse organisée pour un chef de guerre, un monarque victorieux. Des triomphes eurent lieu dans plusieurs villes d’Italie en l’honneur de Louis XII après sa victoire sur les Génois.
▪ Loc. et expr. Arc de triomphe, porte monumentale dressée pour l’entrée d’un général victorieux et, par extension, grande arche, complétée parfois par deux petites, que l’on construit pour célébrer une victoire, honorer un grand personnage. L’arc de triomphe de Titus ou, elliptiquement, l’arc de Titus. L’arc de triomphe de l’Étoile, à Paris, fut édifié en l’honneur des armées de la Révolution et de l’Empire. Être mené en triomphe, se dit des captifs qui devaient marcher, enchaînés, dans le cortège triomphal. Cléopâtre se donna la mort pour éviter d’être menée en triomphe.
▪ Par extension. Manifestation d’enthousiasme collectif, de liesse par laquelle on célèbre quelqu’un. Les soldats américains reçurent un triomphe à la Libération. Les militants ont fait un triomphe au candidat élu. Loc. En triomphe, avec les marques de la ferveur que suscite l’admiration. Les cendres de Napoléon furent ramenées à Paris en triomphe le 15 décembre 1840. Porter quelqu’un en triomphe, le soulever de terre, le porter sur les bras, sur les épaules pour lui rendre honneur et manifester la joie qu’on a de le voir. Le torero fut porté en triomphe.
2.  Grande victoire militaire. Les triomphes d’Alexandre sur les Perses, les Mèdes. Le triomphe de la Grande Armée à Austerlitz.
▪ Par analogie. Victoire, avantage signalés qu’on obtient sur quelqu’un ou quelque chose. Le triomphe de David sur Goliath. « Cinna », de Corneille, s’achève par le triomphe d’Auguste sur son désir de vengeance. Fig. Le triomphe de la vérité sur l’erreur.
▪ Par extension. Succès public, éclatant qu’obtient une personne ou une chose dans quelque domaine. Ce coureur a remporté un triomphe aux derniers Jeux olympiques en gagnant trois médailles d’or. J’ai assisté à votre triomphe. Ce fut pour lui un jour de triomphe. Ce modèle a connu un triomphe lors du dernier Salon de l’automobile. Fig. Le triomphe de la beauté, de l’éloquence, leur puissance.
▪ Par métonymie. Votre roman sera un triomphe. Le rôle de l’Aiglon fut le triomphe de Sarah Bernhardt, elle excella dans l’interprétation de ce rôle.
▪ Expr. Avoir le triomphe modeste, rester discret dans le succès.
 Titres célèbres : Les Triomphes, poèmes de Pétrarque (1352-1374) ; Le Triomphe de la Mort, tableau de Bruegel (1562) ; Le Triomphe de l’amour, de Marivaux (1732).
3.  Joie, fierté ou vanité manifeste que procure un succès, une réussite. Un air de triomphe. Une lueur de triomphe brillait dans ses yeux. Un cri de triomphe.
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