triste

TRISTE

adjectif
Étymologie : xe siècle. Issu du latin tristis, de même sens.
1.  Qui a de la peine, éprouve une souffrance morale par l’effet de circonstances particulières ; qui est porté à la mélancolie, manque naturellement de gaieté. Cette nouvelle l’a rendu triste. Il est triste de la mort de son ami. Je suis triste de le savoir malheureux. C’est un homme triste et inquiet. Ce chien semble triste. Par métonymie. Avoir le cœur triste. Être d’un tempérament triste.
▪ Par extension. Qui traduit la peine, le chagrin, ou qui est inspiré, marqué par ce sentiment. Un visage triste. Un air, une voix, un regard tristes. Sombrer dans une triste rêverie. Nous passâmes de tristes jours à attendre son retour. Cet été fut le plus triste de sa vie.
▪ Expr. Être triste à mourir, extrêmement affligé. Être triste comme un lendemain de fête, éprouver le même abattement, susciter le même ennui que celui qu’on peut ressentir quand est retombée l’exaltation de la fête. Avoir triste mine, avoir mauvaise mine, l’air malade. Faire triste mine, avoir l’air dépité. Il venait de perdre beaucoup d’argent, il faisait triste mine. Faire triste mine à quelqu’un (vieilli), lui faire un mauvais accueil, le recevoir froidement. Faire triste figure, avoir l’air morose et, fig., se montrer peu brillant, obtenir des résultats décevants. Je ne connaissais personne dans cette assemblée, j’y faisais triste figure. Le chevalier à la triste figure, de la triste figure, surnom de don Quichotte. Avoir le vin triste, être d’humeur mélancolique quand on a bu.
 Titre célèbre : Le Bonheur des tristes, de Luc Dietrich (1935).
2.  Qui cause de la peine, afflige ; qui est propre à exciter la pitié, la compassion. Un souvenir triste. Un triste évènement. Il lui révéla un triste secret. Voilà une bien triste nouvelle, une bien triste histoire. J’ai retrouvé ma maison dans un triste état. C’est triste à dire, mais… Sa maigreur est triste à voir. Cet homme a eu une triste fin. Est-il destinée plus triste que la sienne ? Spécialement. Qui est fait pour susciter la tristesse du lecteur, du spectateur. Il aime les chansons tristes. La fin de ce film est très triste.
▪ Impers. Il est triste de voir un tel homme traité de la sorte. Il est triste que vous n’ayez pu vous parler.
▪ Par affaiblissement. Se dit d’un lieu, d’une atmosphère qui manque de vie, de gaieté, ou d’une chose qui est terne, sans éclat. Cette chambre, cette maison est triste. Un paysage triste. Les soirées tristes du dimanche. Le temps est triste, il est obscur, bas, couvert. Des vêtements tristes. Une couleur triste.
▪ Loc. et expr. Sous de tristes auspices, dans des circonstances qui présagent un revers, un malheur. Être triste comme un bonnet de nuit (fam.), voir Nuit. Abandonner quelqu’un à son triste sort, ne lui apporter aucune aide, aucun soutien. C’est triste à pleurer, se dit d’une situation, d’un évènement qui chagrine particulièrement.
 Titres célèbres : Les Tristes, d’Ovide (8-12 apr. Jésus-Christ) ; Valse triste, de Jean Sibelius (1903) ; Tristes Tropiques, de Claude Lévi-Strauss (1955).
3.  Péj. Toujours placé avant le nom. Qui est sans valeur, sans mérite ; méprisable. Vous avez, dans cette affaire, joué un triste personnage. Je n’espère rien de ce jeune homme, c’est un triste sujet. Loc. Un triste individu, un triste sire, un homme indigne, qui a mauvaise réputation.
▪ En parlant d’une chose. Voilà une bien triste consolation. Quel triste divertissement que de rire des maux d’autrui. Il fait un triste métier.
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