vieux, vieille
VIEUX, VIEILLE
adjectifÉtymologie : xie siècle. Issu du latin vetulus, « vieillot », lui-même dérivé de vetus, « de l’année », puis « ancien, vieux ».
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Au masculin singulier, on emploie vieil au lieu de vieux devant un nom commençant par une voyelle ou un h muet, ainsi que dans quelques appellations, comme Saint-Florent-le-Vieil.
Vieux s’emploie dans nombre de locutions et expressions qui, dans la plupart des cas, sont expliquées au mot principal.
I.
I. En parlant d’un être vivant (souvent par opposition à Jeune).
1.
Qui est avancé en âge ; qui a vécu de nombreuses années.
Il est mort très vieux.
Une vieille dame.
Un vieux monsieur.
Elle s’occupe de ses vieux parents.
Un vieux sage.
Un vieil âne, un vieux chat.
Une allée de vieux tilleuls.
Marque de domaine : vènerie.
Vieux brocard, chevreuil mâle de plus de deux ans.
Grand vieux cerf ou vieux dix-cors, cerf âgé de plus de neuf ans.
Vieux sanglier, qui a plus de cinq ans.
Vieux loup, Grand vieux loup, voir Loup.
▪ Subst.
Les jeunes et les vieux.
Un petit vieux.
S’emploie en argot pour désigner le père, la mère, les parents.
Il craint son vieux.
Mes vieux sont partis.
Marque de domaine : histoire.
Le Vieux de la montagne, au Moyen Âge, surnom donné au chef de la secte islamique dite des Assassins.
▪ Par métonymie.
Ses vieilles jambes ne le portent plus.
Il a acheté cette maison pour y passer ses vieux jours, pour y passer sa vieillesse.
▪ Par extension.
Qui a l’apparence de la vieillesse, qui est marqué par la faiblesse, la fatigue caractérisant la vieillesse.
Il a toujours eu l’air vieux.
Être vieux avant l’âge.
Fam. Adverbialement.
Elle fait vieux.
S’habiller vieux.
Subst.
Prendre un coup de vieux, donner l’impression d’avoir soudainement vieilli.
▪ Fam.
Placé avant le nom, avec une valeur péjorative.
Quel vieux ronchon !
Un vieux renard.
Un vieux beau, un homme âgé qui n’a pas renoncé à séduire.
Une vieille bique, une vieille chouette, voir Bique, Chouette I.
Une vieille barbe, un homme âgé, aux idées rétrogrades.
Pop.
Une vieille peau, une femme décrépite.
Une vieille garce, un vieux schnock.
Vulgaire.
Un vieux con.
▪ Loc. et expr.
Se faire vieux, prendre de l’âge.
Dépouiller le vieil homme, voir Dépouiller.
Fam.
Être vieux comme Hérode, comme Mathusalem, être extrêmement âgé.
Il ne fera pas de vieux os, il mourra jeune ou dans un avenir proche et, par extension, il ne s’attardera pas.
▪ Prov. Quand le diable est vieux, il se fait ermite, se dit d’un libertin qui, avec l’âge, se résigne à mener une vie rangée.
On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace, voir Singe.
Le besoin fait vieille trotter (vieilli), voir Besoin.
Titres célèbres : Le Lion devenu vieux, Le Chat et un vieux rat, fables de La Fontaine (1668) ; Les Vieux et les Jeunes, roman de Luigi Pirandello (1909) ; Le Vieil Homme et la Mer, d’Ernest Hemingway (1952).
2.
Qui est plus âgé que d’autres ou qui a dépassé l’âge requis pour accomplir certaines actions, accéder à certaines fonctions.
Elle est d’un an plus vieille que sa sœur.
Cette entreprise n’a pas voulu l’embaucher, il était trop vieux pour le poste.
▪ Marque de domaine : histoire.
La Vieille Garde, les régiments les plus anciens de la Garde impériale et, fig., sans majuscules, le groupe des amis, des soutiens les plus anciens et les plus fidèles de quelqu’un.
Elliptiquement et subst.
Un vieux de la vieille, un vétéran de la Garde impériale et, fig. et fam., quelqu’un d’expérimenté.
3.
Qui, depuis longtemps, se trouve dans un état donné, exerce une certaine activité.
Un vieux célibataire.
Ce sont de vieux amis.
Nous avons rencontré une vieille connaissance.
Ce commerçant fait généralement une remise à ses vieux clients.
Un vieux cavalier.
Une vieille famille bretonne, établie en Bretagne depuis des nombreuses générations.
▪ Loc. et expr.
Un vieux garçon, une vieille fille (péj.), un homme, une femme restés célibataires.
Des habitudes de vieux garçon, des manies que l’on prête aux célibataires.
Être repris par ses vieux démons, retomber dans de mauvaises habitudes.
Fam.
Un vieux routier, un homme expérimenté.
▪ Par affaiblissement. Fam.
Dans des formules qui marquent l’affection, la familiarité.
Comment vas-tu, vieux frère ?
Vieille canaille !
Vieille branche !
Subst.
Salut, ma vieille !
Mon pauvre vieux !
Mon vieux s’emploie aussi comme interjection, pour marquer l’étonnement, l’admiration ou l’indignation.
Eh bien, mon vieux, quelle journée !
Titres célèbres : Le Vieux Cordelier, journal publié par Camille Desmoulins à partir de décembre 1793 ; La Vieille Fille, de Balzac (1836) ; Une vieille maîtresse, de Barbey d’Aurevilly (1851).
4.
Qui a vécu à une époque révolue.
Les vieux maîtres de la peinture italienne, flamande.
▪ S’emploie pour qualifier un auteur, un homme d’une grande renommée.
Le vieil Homère.
II.
II. En parlant d’une chose (souvent par opposition à Nouveau ou à Neuf).
1.
Qui est ancien, qui existe depuis longtemps.
Le monde est bien vieux.
Une vieille civilisation.
De vieilles coutumes.
C’est une vieille histoire.
Une vieille amitié.
« À la claire fontaine » est une vieille chanson française.
Une église vieille de huit siècles.
Avec une nuance affective.
Il aime s’asseoir dans son vieux fauteuil.
Je consulte souvent mon bon vieux dictionnaire.
▪ Spécialement.
Qui s’est altéré, a perdu de ses qualités ; usé.
Il ne restait plus que quelques vieilles pommes.
De vieilles savates.
Un vieux piano désaccordé.
Un vieux clou (fam.), voir Clou.
Subst.
Faire du neuf avec du vieux.
▪ Par extension.
Se dit relativement à une autre chose plus récente.
La vieille ville, les vieux quartiers.
Le vieux Nice, le vieux Prague.
Le vieux château et le château neuf de Laval.
Le vieux port de Marseille.
Vieux calendrier, voir Calendrier.
▪ Employé dans des noms géographiques.
La Vieille-Castille, la partie septentrionale de l’ancien royaume de Castille, par opposition à la Nouvelle-Castille, au sud.
Le Vieux Monde, le Vieux Continent, l’Europe, par opposition au Nouveau Monde, au Nouveau Continent, qui désigne l’Amérique.
Le Pont-Vieux, à Albi.
Précédé de l’article défini et placé après un nom propre.
Andorre-la-Vieille est la capitale de l’Andorre.
Les communes d’Ainay-le-Vieil, de Balaruc-le-Vieux.
▪ Employé dans des noms de style.
Vieux sèvres, porcelaine produite dans l’ancienne manufacture de Sèvres, au xviiie siècle.
Une assiette en vieux saxe.
▪ Loc. et expr.
Vieux comme le monde, qui existe depuis toujours.
Le plus vieux métier du monde, la prostitution.
Avoir été éduqué à la vieille école, avoir bénéficié, pour sa formation, de traditions anciennes et de méthodes confirmées.
Aimer les vieilles pierres, l’architecture ancienne.
De la vieille roche, voir Roche.
De vieille souche, se dit d’une personne à l’arbre généalogique suffisamment ancien pour être prestigieux.
De vieille date, très ancien.
2.
Qui a existé, a été en usage dans un passé plus ou moins reculé, qui n’est plus actuel.
Le bon vieux temps.
La vieille mode des crinolines.
Il a découvert de vieilles monnaies romaines.
Le vieux langage, le vieux style.
Pour désigner l’état ancien d’une langue.
Le vieil anglais, le vieux slave, le vieux perse.
▪ Loc. et expr.
Vieux jeu (fam.), voir Jeu.
Vieille France, se dit d’une personne dont le comportement se veut fidèle à des usages anciens.
Cet homme est très vieille France.
Une vieille lune, se dit de ce qui semble appartenir à des temps reculés, à une époque révolue.
Renvoyer aux vieilles lunes, rejeter comme démodé, périmé.
3.
En parlant d’un alcool, d’une denrée.
Qui a acquis certaines qualités, s’est bonifié avec le temps.
Un vin vieux.
Du vieux marc.
Un vieux cantal.
De la mimolette vieille.
En composition.
Vieux-lille, nom donné à un maroilles sans croûte et longuement affiné.
4.
Se dit d’un matériau qui a pris avec le temps une patine naturelle.
Une table de vieil acajou.
Vieil argent, vieil or.
Un vieil ivoire, un ivoire jauni.
Couleur vieux chêne ou, elliptiquement, vieux chêne, marron foncé.
Par extension.
Vieux rose, où il entre du mauve et du beige et qui paraît passé.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- vieillissement, n. m.
- vieillot, -otte, adj.
- vielle, n. f.
- vieller, v. intr.
- vielleur, -euse, n.
- vielleux, -euse, n.
- viennois, -oise, adj.
- viennoiserie, n. f.
- vierge, n. f. et adj.
- vietnamien, -ienne, adj.
- vieux, vieille, adj.
- vieux-catholique, vieille-catholique, n.
- vieux-croyant, vieille-croyante, n.
- vieux-lille, n. m. inv.
- vif, vive, adj. et n.
- vif-argent, n. m.
- vigésimal, -ale, adj.
- vigie, n. f.
- vigil, -ile, adj.
- vigilamment, adv. [7e édition]
VOIR AUSSI
HISTOIRE DU MOT
- vieil, adj. [1re édition] vieux, vielle, adj. [1re édition]
- vieil, adj. [2e édition] vieux, vieille, adj. [2e édition]
- vieil, adj. [3e édition] vieux, vieille, adj. [3e édition]
- vieil, adj. [4e édition] vieux, vieille, adj. [4e édition]
- vieil, adj. [5e édition] vieille, adj. [5e édition] vieux, adj. [5e édition]
- vieil, adj. [6e édition] vieille, adj. [6e édition] vieux, adj. [6e édition]
- vieil, adj. [7e édition] vieille, adj. [7e édition] vieux, adj. [7e édition]
- vieille, adj. [8e édition] vieux, adj. [8e édition]
- vieux, vieille, adj.