voilà
VOILÀ
présentatifÉtymologie : xive siècle. Composé à l’aide de vois, deuxième personne du singulier de l’impératif présent de voir, et de là.
I.
I. Voilà s’oppose à Voici.
Comme les pronoms Celui-là et Celui-ci, Voilà et Voici s’emploient dans des contextes différents.
Bien que l’usage tende aujourd’hui à les confondre et à préférer Voilà dans de nombreux cas, surtout dans la langue parlée, il convient de respecter les nuances de sens qui les séparent et de veiller à ne pas les employer l’un à la place de l’autre.
1.
Pour signaler à l’attention d’un interlocuteur un être, une chose qui se situe loin de soi ou à une distance indéterminée, ou qui se situe plus loin de soi qu’un autre être, qu’une autre chose.
Voilà l’ennemi qui s’avance dans le lointain.
Voilà votre chapeau et voici le mien.
« Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés, la belle que voilà ira les ramasser », paroles d’une vieille chanson française.
Avec un pronom personnel ou le pronom adverbial en antéposé.
Te voilà enfin !
Le voilà qui arrive.
Vous cherchiez un banc : en voilà un tout au bout de l’allée.
Pour répondre à l’appel de quelqu’un dont on est éloigné, qu’on ne voit pas.
Me voilà !
Voilà, voilà, j’arrive !
▪ Expr. fam.
En veux-tu, en voilà, se dit de ce qui se trouve à profusion.
Il y avait des petits fours en veux-tu, en voilà.
2.
Pour conclure, résumer ce que l’on vient de dire, reprendre ou préciser un élément que l’on vient d’énoncer.
Voilà ce qu’il m’a expliqué et voici ce que je lui ai répondu.
Il a disparu depuis deux jours, voilà tout ce que nous savons.
Voilà pour le premier point ; venons-en au second.
Spécialement. Fam.
Pour couper court à une discussion, clore un propos.
Je ne souhaite pas aborder ce sujet, voilà tout.
Nous avons dîné, discuté, et voilà !
▪ Par extension.
Pour introduire un commentaire sur un être, une chose que l’on vient de voir, dont on vient de parler, une action que l’on vient de faire, un évènement qui vient de se produire.
Voilà un garçon qui ira loin.
Voilà un problème réglé.
Voilà bien une idée à lui.
Suivi d’une proposition relative.
Voilà qui est fait.
Voilà qui s’appelle parler, ce qui s’appelle parler.
Avec le pronom adverbial en antéposé (parfois avec une nuance de réprobation).
En voilà une nouvelle !
En voilà des manières !
En voilà assez !
▪ Loc. et expr.
Et voilà pourquoi votre fille est muette, formule empruntée au Médecin malgré lui, de Molière, par laquelle on commente de manière ironique une explication qui n’a rien éclairé.
Fam.
Voilà bien une autre affaire, une autre histoire ou En voilà bien une autre, se dit lorsqu’on est confronté à une situation nouvelle et délicate.
Voilà qui promet, voir Promettre.
Voilà ce que c’est de, suivi d’un infinitif, pour souligner le résultat fâcheux d’une action.
Voilà ce que c’est de n’en faire qu’à sa tête ! ou, elliptiquement, voilà ce que c’est !
Voilà autre chose ! pour marquer sa surprise, son indignation devant une nouvelle, un évènement inattendus.
En voilà un, une qui…, pour souligner le comportement, l’attitude d’une personne.
En voilà un qui ne manque pas d’aplomb !
II.
II. Voilà est équivalent à Voici.
1.
Avec un complément se rapportant au régime du présentatif, pour désigner un état nouveau, une situation nouvelle.
Voilà votre ami bien malade.
Avec un pronom personnel antéposé.
Merci de ces explications, me voilà soulagé.
La voilà seule désormais.
Nous voilà à la maison.
▪ Dans de nombreuses locutions familières.
Me voilà bien avancé !
Nous voilà frais, nous voilà propres !
Nous y voilà, se dit en parlant d’un évènement qui se produit comme on l’avait prévu, ou quand la question qu’on attendait arrive, quand le point essentiel d’un sujet est abordé (on dit aussi Nous y voici).
2.
Suivi d’une proposition complétive, pour souligner le fait qu’une action se produit, que quelque chose advient.
Voilà qu’on sonne.
Voilà qu’il neige.
Voilà qu’il repart avec ses vieilles histoires !
Comme nous étions en promenade, voilà qu’une ondée vint à tomber.
▪ Expr. fam.
Ne voilà-t-il pas que, voilà-t-il pas que…, pour marquer la surprise.
Je m’approche, me présente et ne voilà-t-il pas qu’il me tourne le dos !
3.
Avec une valeur de préposition, pour indiquer une durée.
Il a été élu voilà six mois.
En corrélation avec que.
Voilà deux semaines qu’il est parti.
Voilà longtemps, bien longtemps que nous n’avons pas dîné ensemble.
Voilà bientôt dix ans qu’ils sont mariés.
Voir aussi
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- vogoule, adj. et n.
- vogue, n. f.
- vogue-avant, n. m. [5e édition]
- voguer, v. intr.
- vogueur, n. m. [7e édition]
- voici, présentatif
- voie, n. f.
- voïévodat, n. m.
- voïévode, n. m.
- voïévodie, n. f.
- voilà, présentatif
- voilage, n. m.
- voile [I], n. m.
- voile [II], n. f.
- voile [III], n. m.
- voilé, -ée [I], adj.
- voilé, -ée [II], adj.
- voilé, -ée [III], adj.
- voilement, n. m.
- voiler [I], v. tr.