fendre

2e édition

FENDRE.

v. a.
■  Couper, diviser en long. Fendre un arbre. fendre du bois. fendre en deux. fendre avec une coignée. fendre la teste d’un coup de sabre.
On dit fig. d’Un grand bruit, que C’est un bruit qui fend la teste. Et d’Un mal de teste violent, Il me semble qu’on me fend la teste. Et on dit aussi fig. d’Un homme qui fait des precisions trop rafinées, que C’est fendre un cheveu en deux.
■ Fendre, Signifie aussi simplement, Diviser, separer les parties d’un corps continu, soit en long, soit autrement. La trop grande secheresse fend la terre. la gelée fend les pierres. il a gelé à pierre fendre. un navire qui fend l’eau, qui fend les vagues. un oiseau qui fend l’air.
Il signifie aussi, Separer par force, des choses qui ont quelque union. Fendre la presse. fendre les bataillons, les escadrons des ennemis.
■ Fendre, Est aussi neutre, mais il ne s’employe alors que fig. & dans ces phrases, La teste me fend, le cœur me fend, pour marquer un violent mal de teste, un grand sentiment de compassion. La teste me fend du bruit que l’on fait. le cœur me fend de douleur. quand j’y songe, le cœur me fend de voir souffrir tant de pauvres gens.
■ Fendre, Est aussi n. p. & signifie, Devenir divisé, separé, s’entr’ouvrir. Ce bois-là se fend aisément. la terre se fend de chaleur. une muraille qui commence à se fendre. les eaux se fendirent p. 651en deux au passage de la mer rouge.
■ Fendu, ue. part. On dit, d’Un homme qui a les yeux grands & un peu longs, qu’Il a les yeux bien fendus : Et de celuy qui a la bouche fort grande, on dit par exaggeration & par mespris, qu’Il a la bouche fenduë jusqu’aux oreilles.
On dit aussi, qu’Un homme est bien fendu, pour dire, qu’Il est de taille à estre bien à cheval, à bien embrasser un cheval. Et qu’Un cheval a les nazeaux bien fendus, pour dire, qu’Il a les narines fort ouvertes.
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