fendre
7e édition
FENDRE.
v. a.■
Diviser, couper en long. Fendre un arbre. Fendre du bois. Fendre en deux. Fendre avec des coins, avec une cognée. Fendre la terre avec une charrue. Fendre la tête d’un coup de sabre. Fendre avec des ciseaux, avec un canif. Fendre la peau légèrement. Il avait les jambes tellement enflées, qu’on fut obligé de fendre ses bottes. Fendre une manche à son ouverture, pour laisser le poignet plus libre.
Fam., Il me semble qu’on me fend la tête, se dit Pour exprimer qu’on a un violent mal de tête.
Fig. et fam., Fendre la tête à quelqu’un, L’incommoder en faisant un grand bruit. Ils me fendent la tête avec leurs cris. On dit de même : Ce bruit, ce tapage me fend la tête. C’est un bruit qui fend la tête, un bruit à fendre la tête, à tête fendre.
Fig., Fendre le cœur, se dit De ce qui excite une très vive compassion. Ce spectacle était à fendre le cœur, me fendait le cœur. Voyez plus bas, Fendre, neutre.
Prov. et fig., Fendre un cheveu en quatre, Faire des distinctions, des divisions subtiles. On dit de même : C’est vouloir fendre un cheveu en quatre. Cet homme fendrait un cheveu en quatre.
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Fendre, signifie également, Séparer, écarter les parties d’un corps, d’une masse quelconque, en les traversant avec un certain effort. Un navire qui fend l’eau, qui fend les vagues. Fendre l’eau en nageant. Un oiseau qui fend l’air. Fendre la presse, la foule.
Il signifie encore, Faire que les parties d’un corps continu se séparent, et laissent des intervalles entre elles. La trop grande sécheresse fend la terre. La gelée fend les pierres. Il a gelé à pierre fendre.
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Fendre, est aussi neutre ; mais alors il ne s’emploie que figurément et dans ces phrases, La tête me fend, le cœur me fend, pour marquer un violent mal de tête, un grand sentiment de compassion. La tête me fend du bruit que l’on fait. Le cœur me fend de douleur. Le cœur me fend de voir souffrir tant de pauvres gens.
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Fendre, s’emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie alors, Devenir divisé, séparé, s’entr’ouvrir, se gercer. Ce bois se fend aisément. La terre se fend de chaleur. Les pierres se fendent par la gelée. La glace se fendit sous ses pieds. Cette plaque de marbre s’est fendue en plusieurs endroits. Une muraille qui commence à se fendre. Les eaux de la mer Rouge se fendirent en deux pour donner passage aux Israélites. Les lèvres se fendent par le grand froid. Un fruit qui se fend parce qu’il est trop mûr. Avec ellipse du pronom, Cela fait fendre le cœur, est à faire fendre le cœur.
Il signifie aussi, surtout en termes d’Escrime, Écarter les jambes de manière à porter en avant un pied loin de l’autre. Fendez-vous.
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Fendu, ue. part. passé. Un verre fendu.
Il s’emploie aussi comme adjectif, surtout dans les phrases suivantes :
Des yeux bien fendus, Des yeux grands et un peu longs.
Par exagérat. et par plaisanterie, Avoir la bouche fendue jusqu’aux oreilles, Avoir une bouche fort grande.
Ce cheval a les naseaux bien fendus, Il a les narines fort ouvertes.
Être bien fendu, se dit D’un homme qui a les cuisses et les jambes longues. Cet homme est tellement fendu, qu’il doit être bien à cheval, qu’il doit bien embrasser le cheval.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- fémur, n. m.
- fenaison, n. f.
- fendage, n. m.
- fendant, n. m.
- fenderie, n. f.
- fendeur, -euse, n.
- fendille, n. f.
- fendillement, n. m.
- fendiller, v. tr. et pron.
- fendoir, n. m.
- fendre, v. tr. et pron.
- fendu, -ue, adj.
- fenestella, n. f.
- fenestrage, n. m.
- fenestré, -ée, adj.
- fenestrer, v. tr.
- fenêtrage, n. m.
- fenêtre, n. f.
- fenêtré, -ée, adj.
- fenêtrer, v. tr.