ton

3e édition

[II.] TON.

substantif masculin.
↪ voir aussi : [I.] Ton (pr. poss.) • [III.] Ton (demi-) (n. m.)
■  Certaine infléxion de la voix, certain degré d’élévation ou d’abaissement de la voix, ou de quelque autre son. Un ton aigre. Un ton doux. Il a plusieurs tons dans la voix. Un ton plus haut. Un ton plus bas. Il a haussé, il a baissé le ton, d’un ton. Donner le ton. Prendre son ton. Il a de beaux tons de voix. Ton de conversation. Ton de déclamateur. Parler d’un ton de maître, d’un ton impérieux, hautain, fier, d’un ton moqueur, railleur. Ton lamentable. Ton plaintif. Il me dit cela d’un ton qui marquoit un peu de chaleur.
On dit, Parler à quelqu’un du bon ton, d’un bon ton, pour dire, Lui parler d’une manière propre à le persuader & à l’amener à ce qu’on veut.
On dit figur. Le prendre sur un ton, sur un certain ton, pour dire, Prendre de certaines manières, avoir une certaine conduite, un certain procédé. Si vous le prenez avec moi sur un ton de fierté, je serai aussi fier que vous. Prétend-il le prendre sur un ton de maître ? Le prenez-vous sur ce ton-là. Il l’a pris sur un ton fort haut, sur le haut ton.
On dit aussi figur. Changer de ton, pour dire, Changer de conduite, de manières. Il traitoit tout le monde avec hauteur, mais on l’a bien fait changer de ton.
Figurément aussi, pour donner à entendre, qu’On obligera quelqu’un à parler, à se conduire autrement qu’il n’a fait, on dit, qu’On le fera bien chanter sur un autre ton.
■ p. 781Ton, Dans ce même sens, Se joint à divers adjectifs. Ainsi on dit, Etre sur un ton badin, sur un ton sérieux, pour dire, Parler d’une manière badine, ou d’une manière sérieuse. On se sert aussi des phrases suivantes dans une acception pareille. Etre toûjours sur un ton doucereux avec les femmes. Il est toûjours sur le ton plaintif. Il rebat sans cesse les mêmes choses, il est toûjours sur le même ton.
■ Ton, Se prend aussi, pour Un des modes sur lesquels on chante les Pseaumes dans l’Eglise. Les huit tons de l’Eglise. Un tel Pseaume se chante sur le troisième, sur le quatrième ton. Le ton de l’Epître, de l’Evangile, de la Préface.
On dit, Donner le ton, pour dire, Marquer en chantant, ou en touchant un instrument, le ton sur lequel une chose doit être chantée ou jouée ; Et figur. on dit, qu’Un homme donne le ton à la conversation, pour dire, qu’Il s’en rend le maître, & que par autorité ou par insinuation, il oblige les autres à penser & à parler comme lui.
Il se dit aussi, Du son des instrumens. Ces instrumens sont sur le ton de l’Opéra, au ton de la Chapelle. Son luth étoit monté sur ce ton-là. Jouer plusieurs pièces sur un même ton. Ces deux instrumens sont sur un même ton. Il faudroit changer de ton, pour jouer cette Pièce-là. Ce Musicien sort du ton.
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