fer

5e édition

FER.

s. m.
■  Métal d’un gris clair et brillant, fort dur, dont on fait toutes sortes d’armes, et la plus grande partie des instrumens qui servent aux Artisans. Fer de mine. Fer en mine. Fer fondu. Mine de fer. Minière de fer. Fer battu. Fer forgé. Fer doux. Fer aigre. Fer dur. Fer cassant. Écume de fer. Barre de fer. Affiner le fer. Battre le fer. Souder le fer. Rouille de fer. Fer rouillé. Fer qui se rouille. Fil de fer. Fer aimanté.
On dit proverbialement et figurément, Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud, pour dire, qu’Il faut poursuivre une affaire pendant qu’elle est en bon train.
On dit figurément d’Un homme robuste, et qui résiste aux plus grandes fatigues, qu’Il a un corps de fer, que c’est un corps de fer ; et d’Un homme infatigable dans les affaires, dans les études qui demandent une grande application, une grande contention d’esprit, que C’est une tête de fer.
On appelle aussi figurément et familièrement, Tête de fer, Un homme extrêmement opiniâtre. Vous ne le ferez pas changer, c’est une tête de fer. Et on appelle Barre de fer, Un homme que l’on ne peut flechir.
On dit aussi d’Un homme qui use beaucoup ses vêtemens, qu’Il useroit du fer.
Les Poëtes qui ont partagé les temps en quatre siècles, ont appellé Siècle de fer, Le siècle le plus dur et le plus barbare, en l’opposant au siècle d’or, au siècle d’argent, et au siècle d’airain, que la Mythologie suppose avoir précédé. Et dans ce sens on appelle encore, Siècle de fer, Un siècle où l’injustice règne, où tout le monde souffre.
On dit, Gouverner avec un sceptre de fer, pour dire, Gouverner avec une extrême dureté.
On dit, Le fer d’une pique, le fer d’une lance, le fer d’une flèche, pour dire, La pointe de fer qui est au bout d’une pique, d’une lance, d’une flèche.
On dit, Se battre à fer émoulu, pour dire, Se battre avec des armes affilées ; ce qui ne se dit proprement qu’en parlant De certaines occasions de joutes et de tournois, dans lesquelles on se battoit avec des armes affilées, au lieu que d’ordinaire on ne s’y servoit que d’armes rabattues et émoussées.
On dit figurément, Se battre à fer émoulu, pour dire, Disputer, plaider, contester sans ménagement. Ces deux Auteurs, ces deux Plaideurs se battent à fer émoulu.
On dit fig. Battre le fer, pour dire, Faire des armes, et s’exercer à l’escrime et aux fleurets.
On dit aussi figurément et familièrement d’Un homme qui s’exerce depuis long-temps en quelque profession, comme a plaider, parler en public, etc. qu’Il y a long temps qu’il bat le fer. Il faut bien avoir battu le fer avant que d’en être venu-là.
Fer, en style oratoire et poétique, se prend pour Poignard, épée, sabre, et généralement pour toutes sortes d’armes semblables. Il se plongea le fer dans le sein. Vaincre les ennemis autant par la clémence que par le fer.
On dit, Employer le fer et le feu, Quand un Chirurgien se sert de l’un et de l’autre pour la guérison des plaies ; et alors Fer se prend pour l’instrument de fer dont les Chirurgiens se servent en cette occasion.
On dit aussi fig. Employer le fer et le feu, pour dire, Employer les remèdes, les moyens les plus violens.
On appelle Fer de cheval, ou absolument Fer, Le demi cercle ou la sole de fer dont on garnit la corne des pieds des chevaux. Fer neuf. Fer usé. Relever les fers d’un cheval. Un fer qui loche. Mettre un fer à un cheval. Mettre des fers cramponnés, pour empêcher qu’un cheval ne glisse sur la glace. Et dans les occasions où cette espèce de demi-cercle et de sole est d’argent ou d’or, on dit : Fer d’argent. Fer d’or. Les chevaux de cet Ambassadeur avoient des fers d’argent.
On dit proverbialement, Quand on quitte un Maréchal, il faut payer les vieux fers, pour dire, que Quand on quitte les ouvriers, il faut leur payer ce qu’on leur doit.
On dit, qu’Un cheval est tombé les quatre fers en l’air, pour dire, qu’Il s’est renversé et est tombé sur le dos ; et figurément d’Un homme porté par terre et renversé avec violence, qu’Il est tombé les quatre fers en l’air.
On dit proverbialement et figurém. qu’Une personne a toujours quelque fer qui loche, pour dire, qu’Elle a toujours quelque infirmité, quelque incommodité.
On appelle en termes de Fortification, Fer à cheval, Un ouvrage fait en demi-cercle au dehors d’une Place. Cette sorte de Fortification n’est plus guère en usage. Et en termes d’Architecture, on appelle aussi Fer à cheval, Un escalier qui a deux rampes, et qui est fait pareillement en demi-cercle. Il se dit aussi, par extension, De deux pentes douces qui sont en demi-cercle dans des jardins.
On appelle Table en fer à cheval, Une table en forme de croissant.
Fer, se dit aussi absolument d’Un instrument de fer pour repasser le linge. Fer à repasser. Passer le fer sur un rabat, sur une dentelle.
Fer, se dit aussi De plusieurs instrumens et outils de fer qui servent à divers usages. Un fer à friser, à faire des gaufres, des oublies. Fers pour découper. Fers à dorer.
On dit proverbialement et figurément, Mettre les fers au feu, pour dire, Commencer à agir vivement dans une affaire. Il est temps de mettre les fers au feu.
On dit communément d’Une pièce de monnoie qu’on a mise dans la balance pour être pesée, qu’Elle est entre deux fers, pour dire, qu’Elle ne trébuche point.
On dit au jeu de Billard, Avoir du fer, donner du fer, etc. Lorsqu’une des branches de la passe se trouve entre les deux billes.
Fers, au pluriel signifie, Des chaînes, des ceps, des menottes, etc. Être aux fers. Etre dans les fers. Avoir les fers aux pieds. On lui mit les fers aux pieds. Il avoit les fers aux pieds et aux mains.
Il se prend aussi figurément et poétiquement pour L’état de l’esclavage, et pour l’engagement dans une passion amoureuse. Les peuples qui avoient gémi long-temps sous le joug de la tyrannie, ne songèrent qu’à rompre leurs fers. Les amans se plaisent dans leurs fers, bénissent leurs fers. L’amour le tient dans ses fers.
On appelle Fer d’aiguillette, Une petite pièce de fer-blanc ou de cuivre, ou d’argent, dont une aiguillette est garnie par le bout.
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