pouvoir

5e édition

[I.] POUVOIR.

v. n. Conjugaison : Je puis ou je peux, tu peux, il peut ; nous pouvons, vous pouvez, ils peuvent. Je pouvois. Je pus, tu pus, il put ; nous pûmes, vous pûtes, ils purent. J’ai pu. Je pourrai. Que je puisse. Que je pusse. Que j’eusse pu. Je pourrois.
↪ voir aussi : [II.] Pouvoir (n. m.)
■  Avoir la faculté de .... Être en état de .... Pouvoir marcher. Je pourrois sortir. Je puis dépenser. Je ne puis vous répondre. Je ne peux pas dormir. Puis-je entrer. Il n’a pu réussir dans cette affaire.
On fait Pouvoir conditionnel en certains cas. Il se pourra faire que.... Il se pourroit que .... c’est-à-dire, Il pourra, il pourroit arriver que .... Il est familier.
On dit, Sauve qui peut, pour dire, Se sauve qui pourra, se tire du péril qui pourra.
Au trictrac, on dit, Jean qui ne peut, dans le même sens que, Battre à faux.
On se sert aussi de cette phrase, pour signifier, Le coin battu à faux, et même pour Une dame qui ne peut être jouée.
On dit, N’en pouvoir plus, pour dire, Être dans un accablement causé, soit par la vieillesse, soit par la maladie, soit par la fatigue, le travail, la faim, la soif, etc. Je n’en puis plus. Il est fatigué à n’en pouvoir plus. Il est accablé de travail, il n’en peut plus. Je n’en puis plus de soif, de chaud, de lassitude. Quand il est arrivé chez lui, il n’en pouvoit plus. Cet homme n’a plus guère à vivre, il n’en peut plus.
On dit, qu’Un cheval n’en peut plus, pour dire, qu’Il est extrêmement las.
On dit dans le style familier, Ne pouvoir mais de quelque chose, n’en pouvoir mais, pour dire, N’avoir contribué en aucune manière à quelque chose de fâcheux, à un malheur, n’en être pas cause. Je ne puis mais de cela. Je n’en puis mais. On l’accuse fort injustement de telle chose, il n’en peut mais. On emploie cette façon de parler à l’affirmative avec une interrogation. Si cela est arrivé, en puis-je mais ? Pouvoit-il mais de cela ? Puis-je mais de ce qui vous est arrivé ?
Quand le pronom je doit suivre le verbe, on emploie mieux puis, que peux. On dit mieux, puis-je vous être utile ? que, peux-je vous être utile ?
Proverbialement, en parlant d’Un homme qui porte la peine d’une faute où il n’a point de part, on dit, Tel en pâtit qui n’en peut mais.
On dit aussi proverbialement, Si jeunesse savoit et vieillesse pouvoit, pour dire, Si la jeunesse avoit l’expérience, et que la vieillesse eût la force.
Pouvoir, se dit aussi pour marquer La possibilité de quelque événement, de quelque dessein. Cela pourra arriver. Cela se peut faire. Cela se peut, cela ne se peut. Il se peut que votre projet réussisse. Ce malade pourroit bien en mourir.
Pouvoir, s’emploie quelquefois activement ; et alors il signifie, Avoir l’autorité, le crédit, le moyen, la faculté, etc. de faire. Vous pouvez tout sur lui, sur son esprit. Si je puis quelque chose pour votre service, je m’y emploierai avec joie. C’est un homme qui peut beaucoup dans l’affaire dont il s’agit. Je ne puis rien en cela. Il peut beaucoup auprès de vos Juges. Il peut tout ce qu’il veut. Je ne crois pas le pouvoir.
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