sonner

5e édition

SONNER.

v. n.
■  Rendre un son. Les cloches sonnent. Cet écu est faux, faites-le sonner, vous verrez qu’il ne vaut rien. Cela sonne creux. J’entends sonner de la trompette. Il sonne bien de la trompette. Sonner de la trompe, ou absolument, Sonner. Ce Piqueur sonne bien.
En termes de Grammaire, on dit figurément, qu’Il faut, ou qu’il ne faut pas faire sonner une lettre, pour dire, qu’Une lettre doit être pleinement exprimée dans la prononciation, ou qu’il ne faut presque point l’y faire sentir. R du substantif Mer, doit toujours sonner ; mais R de l’infinitif Aimer, ne doit sonner que devant une voyelle.
On dit aussi figurément, qu’Un mot sonne bien à l’oreille, pour dire, que Le son en est agréable.
On dit de même figurément, qu’Un vers, qu’une stance, qu’une période sonne bien, pour dire, que L’arrangement des paroles en est harmonieux.
On dit proverbialement, qu’Une action sonne bien, ne sonne pas bien, qu’elle sonne mal dans le monde, pour dire, qu’Elle est bien ou mal reçue du Public.
On dit figurément et familièrement, Faire sonner bien haut une action, une victoire, une conquête, sa qualité, un service, un bon office, etc. pour, Vanter, exagérer, faire valoir beaucoup une action, une victoire, une conquête, sa qualité, un service qu’on a rendu.
Sonner, signifie aussi, Être indiqué, marqué, annoncé par quelque son. Vêpres sonnent à la Paroisse. Le sermon sonne à la Cathédrale. Voilà midi qui sonne.
Sonner, est aussi actif, et signifie, Tirer du son, faire rendre du son. Sonner les cloches. Sonner la sonnette. Sonner la clochette. Sonner le tocsin.
Il signifie encore, Indiquer, marquer, annoncer quelque chose par un certain son. Sonner Vêpres. Sonner le Sermon.
On dit aussi, en parlant Des Offices de l’Église, pour lesquels on sonne plusieurs coups, Sonner le premier coup, le dernier coup de Vêpres, de Matines, ou simplement, Sonner le premier, sonner le dernier.
On dit, Sonner ses gens, pour dire, Sonner la sonnette pour faire venir ses domestiques.
p. 584On dit aussi absolument : Sonner pour les morts. On a sonné toute la nuit pour un tel.
On dit proverbialement et figurém. qu’On ne sauroit sonner les cloches et aller à la Procession, pour dire, que Lorsqu’on fait de certaines choses, il y en a d’autres qu’il n’est pas possible de faire en même temps. Il est familier.
On dit en termes de Chasse, Sonner le débucher, sonner le laisser courre, sonner du gros ton, sonner du grêle, etc. Et en termes de Guerre, Sonner la charge, sonner la retraite, sonner le boute-selle, sonner à cheval, pour, Sonner pour faire monter à cheval la Cavalerie, etc.
On dit proverbialement et figurém. qu’Il est temps de sonner la retraite, pour dire, qu’Il est temps de se retirer du commerce du monde.
On dit aussi figurément et familièrement, Ne sonner mot, pour dire, Ne dire mot. Tel est mon projet, mais je vous prie de n’en sonner mot. J’eus beau le presser, lui faire des reproches, il ne sonna mot.
Sonné, ée. participe.
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