sonner

SONNER

conjugaison verbe intransitif et transitif
Étymologie : xe siècle. Issu du latin sonare, « rendre un son, retentir » et « émettre un son », lui-même dérivé de sonus, « bruit, son, accent d’une voix ».

I.

I. Verbe intransitif.
1.  Rendre, produire un son clair et distinct, notamment sous l’effet d’un choc, d’une vibration ; faire entendre, émettre une sonnerie. Des pièces, des clés sonnaient dans sa poche. Les fers des chevaux sonnaient sur le pavé. J’entends sonner la trompette. Les cloches sonnent. Tous les quarts d’heure, l’horloge sonne. Un réveil, un téléphone qui sonne.
▪ Loc. Sonner juste, sonner faux, produire des notes justes, fausses et, fig., donner l’impression de la sincérité, de la fausseté. Ce piano sonne juste. Son rire sonne faux. Sonner bien, mal, être agréable, désagréable à entendre. Ce vers sonne bien à l’oreille, sonne bien. Sonner creux, le creux, en parlant de certains objets, rendre, lorsqu’on les frappe, un son révélant qu’ils sont vides, par opposition à Sonner plein ; fig., en parlant de paroles, d’actes, manquer d’intérêt, de valeur. Cette barrique sonne creux, sonne plein. De telles promesses sonnent creux. Faire sonner ses éperons, les faire tinter en marchant et, fig. et vieilli, se comporter en bravache. Fig. Faire sonner bien haut son titre, son rang, etc., le mettre en avant, s’en vanter.
▪ Par extension. En parlant d’un phonème, d’une syllabe, etc., être articulé, prononcé. En position finale, « c » sonne dans « troc » mais pas dans « tronc ». Dans le mot « mer », on fait sonner le « r ».
2.  En parlant d’une sonnerie de cloche et, par extension, de tout type de sonnerie, se faire entendre pour annoncer un évènement. Le tocsin se mit à sonner à l’approche de l’ennemi.
▪ Surtout par métonymie. En parlant d’un évènement, être ainsi annoncé. Les laudes, les matines sonnent. La fin de la récréation, de l’entracte sonne. Le rassemblement sonna dans la cour de la caserne. Spécialement. En parlant de l’heure. Dix heures ont sonné. Voilà midi qui sonne. Cinq minutes avant que deux heures sonnent. Fig. Sa dernière heure va bientôt sonner. L’heure de la vengeance a sonné.
 Titre célèbre : Pour qui sonne le glas, d’Ernest Hemingway (1940).
3.  Actionner une cloche, une sonnette ou tout autre dispositif sonore pour appeler quelqu’un, pour se faire ouvrir une porte. Sonner à coups redoublés. Sonner pour qu’on apporte le thé, pour faire venir l’infirmière. Sonner à la grille, à l’étage du dessous, à l’interphone. Il sonna, personne ne vint. Sonnez et entrez.
▪ Prov. On ne peut pas sonner et aller à procession, on ne peut être en même temps dans deux endroits différents ou faire deux choses incompatibles.
4.  Jouer d’un instrument, notamment d’un instrument à vent. Sonner de la trompette, du cor, de la cornemuse.

II.

II. Verbe transitif.
1.  Heurter, percuter un objet métallique pour lui faire rendre un son. Sonner un gong avec une mailloche. Par extension. Le bedeau sonne les cloches, il les met en branle.
▪ Loc. fig. et pop. Sonner les cloches à quelqu’un, le réprimander vertement.
▪ Fig. et fam. Frapper violemment une personne à la tête. Les malfrats ont sonné le gardien avant de s’enfuir. Par extension. En parlant d’une nouvelle, d’un évènement, consterner, affliger quelqu’un. L’annonce de sa démission les a sonnés. Au participe passé, adjectivement. Il s’est retrouvé complètement sonné.
2.  Faire entendre une sonnerie de cloche pour marquer, annoncer un évènement particulier. Sonner le glas, pour faire part de l’agonie ou de la mort de quelqu’un et, fig., sonner le glas de quelque chose, en indiquer la fin prochaine, l’effondrement imminent.
▪ Par métonymie. Annoncer cet évènement par une sonnerie de cloche et, par extension, par tout type de sonnerie. Sonner la messe, les matines. Sonner la fin des cours, l’extinction des feux. Spécialement. Marquer l’heure par une sonnerie. L’horloge sonne les douze coups de midi. Le clocher sonnait huit heures quand il sortit de chez lui. La demie est sonnée.
▪ Dans des domaines spécialisés. Marque de domaine : vènerie. Annoncer aux veneurs, par un air spécifique, chacune des circonstances de la chasse. Les trompes sonnèrent la curée, le débucher, le laisser-courre. Sonner l’hallali, faire retentir l’air indiquant que l’animal, forcé, renonce à fuir et, fig., proclamer la ruine, la chute imminente d’un adversaire. – Marque de domaine : militaire. Donner à la troupe le signal d’une action par un morceau convenu ; jouer l’air correspondant à une cérémonie, à un évènement particuliers. Les clairons, les trompettes sonnèrent l’alarme. Sonner le réveil, le couvre-feu. On sonna la charge. Intransitivement. Sonner aux champs, rendre les honneurs au tambour, au clairon (on dit aussi Battre aux champs).
3.  Appeler quelqu’un, le faire venir près de soi en faisant usage d’une cloche, d’une sonnette ou de tout autre dispositif sonore. Sonner un domestique, une femme de chambre. Sonner l’hôtesse, dans un avion.
▪ Loc. fig. et pop. On ne vous a pas sonné, se dit à quelqu’un qui donne son avis dans une conversation sans y être invité.
4.  Marque de domaine : musique. En parlant d’un instrument de musique ou, par métonymie, d’un musicien, jouer, faire entendre une note, un ensemble de notes. Le contrebasson sonne une octave au-dessous du basson ordinaire. Le hautbois, le violon sonne le la pour que les instruments puissent s’accorder.
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CONJUGAISON

je sonne
tu sonnes
il, elle sonne
nous sonnons
vous sonnez
ils, elles sonnent