sonner

6e édition

SONNER.

v. n.
■  Rendre un son. Les cloches sonnent. Cet écu est faux ; faites-le sonner, vous verrez qu’il ne vaut rien. Cela sonne creux. J’entends sonner la trompette.
Sonner de la trompette, de la trompe, du cor, ou absolument, Sonner, Faire rendre des sons à ces instruments. Il sonne bien du cor. Ces piqueurs sonnent bien.
En termes de Grammaire, Faire sonner une lettre, L’exprimer pleinement dans la prononciation. Ne pas faire sonner une lettre, p. 759Ne la faire point ou presque point sentir. Dans le mot Mer, il faut toujours faire sonner l’R ; mais cette lettre, dans l’infinitif Aimer, ne doit sonner que devant une voyelle.
Fig., Ce mot sonne bien à l’oreille, Le son en est agréable.
Fig., Ce vers, cette stance, cette période sonne bien, L’arrangement des paroles en est harmonieux.
Fig., Cette action sonne bien, ne sonne pas bien, sonne mal dans le monde, Elle est bien ou mal reçue du public.
Fig. et fam., Faire sonner bien haut une action, une victoire, une conquête, sa qualité, un service, un bon office, etc., Vanter, exagérer, faire valoir beaucoup une action, une victoire, une conquête, sa qualité, un service qu’on a rendu, etc.
Sonner, signifie aussi, Être indiqué, marqué, annoncé par quelque son. Les vêpres sonnent à la paroisse. Le sermon sonne à la cathédrale. Voilà midi qui sonne. Midi est sonné.
Sonner, est aussi actif, et signifie, Tirer du son d’une cloche, d’une sonnette, etc., lui faire rendre du son. Sonner les cloches. Sonner la sonnette. Sonner la clochette. Sonner le tocsin.
Il signifie encore, Indiquer, marquer, annoncer quelque office de l’église par le son des cloches. Sonner la messe. Sonner les vêpres. Sonner le sermon. Sonner le premier coup, le dernier coup de matines, ou simplement, Sonner le premier, sonner le dernier.
Il s’emploie aussi absolument. Sonner pour les morts. On a sonné toute la nuit pour un tel.
Prov. et fig., On ne saurait sonner les cloches et aller à la procession, On ne peut pas faire à la fois des choses différentes, qui s’excluent l’une l’autre.
Sonner ses gens, sa femme de chambre, etc., Sonner la sonnette pour faire venir ses domestiques, sa femme de chambre, etc.
Absol., Sonner à la porte de quelqu’un, Tirer un cordon suspendu à la porte extérieure d’un appartement, et mettre en mouvement par ce moyen une sonnette placée dans l’intérieur, afin de se faire ouvrir. On sonne à votre porte. J’entends sonner chez vous. J’entends sonner.
Fig. et fam., Ne sonner mot, Ne dire mot. Tel est mon projet, mais je vous prie de n’en sonner mot. J’eus beau le presser, lui faire des reproches, il ne sonna mot.
Sonner, se dit, en termes de Chasse, Des différentes manières de sonner du cor, de la trompe. Sonner le débucher. Sonner le laisser-courre. Sonner du gros ton. Sonner du grêle. Etc.
Il se dit de même, en termes de Guerre, Des différentes manières de sonner de la trompette. Sonner la charge. Sonner la retraite. Sonner le boute-selle.
Sonner à cheval, Sonner pour faire monter à cheval la cavalerie.
Sonné, ée. participe. Il est midi sonné. Il est trois heures sonnées.
Fig. et fam., Il a cinquante ans sonnés, Il a cinquante ans révolus.
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