manger
I. MANGER
conjugaison verbe transitif Conjugaison : (se conjugue comme Bouger).Étymologie : xe siècle. Issu du latin manducare, de même sens.
I.
I. Absorber un aliment, de la nourriture.
1.
Mâcher puis avaler quelque aliment ; prendre pour nourriture.
Manger un fruit.
Manger du pain.
Manger une compote, de la viande.
N’avoir rien à manger.
Cet enfant mange de tout.
Pron. à valeur passive.
Ce plat se mange chaud ou froid.
▪ En parlant d’un animal.
Les chevaux mangent du foin.
Les chenilles ont mangé ces feuilles.
Loc.
Un meuble mangé aux vers, rongé par les vers.
Un tricot mangé aux mites.
▪ Absolument.
Prendre de la nourriture, des aliments.
Avoir besoin de manger.
Il n’a ni bu, ni mangé aujourd’hui.
Il ne mange pas tous les jours à sa faim.
Cet animal est resté trois jours sans manger.
Manger de bon appétit, avec appétit.
Il mange mieux, il a davantage d’appétit.
On mange mal dans cette maison, la nourriture y est mauvaise.
Manger froid, chaud.
▪ Par extension.
Prendre un repas, ses repas.
Une salle à manger.
Il mange plus souvent à son cercle que chez lui.
Il a souvent mangé avec nous, à notre table.
2.
Loc. et expr.
Manger comme un ogre ou, fam., comme quatre, avoir beaucoup d’appétit.
Manger comme un oiseau, très peu.
Manger comme un cochon (fam.), voir Cochon.
▪
Manger du bout des dents, voir Dent.
Fam.
Manger sur le pouce, prendre à la hâte un repas léger.
Manger un morceau, prendre un repas rapide ou improvisé.
Pop.
Manger avec un lance-pierre, hâtivement.
▪ Fig. et fam.
Être bête à manger du foin, être tout à fait stupide.
Manger à tous les râteliers, chercher son profit de plusieurs côtés et, péj., servir, par intérêt et opportunisme, plusieurs partis opposés.
Venir manger dans la main de quelqu’un, avoir avec lui des manières trop familières (vieilli), ou lui témoigner une complète soumission.
Se laisser manger la laine sur le dos, se laisser dépouiller.
▪
Il y a à boire et à manger, voir Boire I.
Manger son blé en herbe, dépenser d’avance son revenu.
Il ne vaut pas le pain qu’il mange, c’est un fainéant, un bon à rien.
Il a mangé son pain blanc le premier, il a commencé par le plus facile, par le plus agréable.
Je ne mange pas de ce pain-là, se dit pour rejeter ce qu’on considère comme une compromission.
▪
Manger des briques, n’avoir rien à se mettre sous la dent.
Manger de la vache enragée, être dans la misère, endurer des privations.
Avoir mangé du lion, manifester une énergie, une combativité inaccoutumée.
Manger la soupe sur la tête de quelqu’un, le dépasser nettement par la taille.
▪ Pop.
On en mangerait, se dit de quelque chose qui éveille la convoitise.
Manger le morceau, trahir un secret ou se résoudre à un aveu.
Manger les pissenlits par la racine, être mort et enterré.
Cela ne mange pas de pain, ne requiert aucune dépense, ne fait prendre aucun risque.
▪
Prov. Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.
L’appétit vient en mangeant, voir Appétit.
La vengeance est un plat qui se mange froid, elle doit être calculée et longuement mûrie.
3.
Se nourrir d’un être vivant, dévorer une proie.
Les hirondelles mangent les mouches.
Le loup a mangé l’agneau.
Par exagération.
Nous avons été mangés par les puces, par les moustiques (fam.), abondamment piqués.
▪
Prov. Les gros poissons mangent les petits, les puissants triomphent des faibles.
Qui se fait brebis, le loup le mange (vieilli), voir Brebis.
Les loups ne se mangent pas entre eux, voir Loup.
▪ S’emploie figurément pour évoquer certaines attitudes, certains sentiments humains.
Manger quelqu’un des yeux, le regarder avec passion.
Manger quelqu’un de baisers.
Fam.
Ils se sont mangé le nez, se sont querellés violemment.
Il ne vous mangera pas, n’ayez pas peur de lui.
II.
II. Par analogie.
Faire disparaître.
En ce sens se rencontre dans un nombre limité d’emplois de la langue usuelle ou familière.
▪ Pour indiquer une destruction, une altération lente et progressive.
La rouille mange le fer.
Le soleil a mangé les couleurs de ces étoffes.
▪ Pour parler d’une disparition totale, quelle qu’en soit la cause.
Cette grande compagnie a mangé les petites entreprises.
Manger ses mots, ne pas prononcer certaines lettres ou certaines syllabes.
Cet acteur a mangé la fin de la tirade.
Il a mangé la consigne, la commission, a négligé de la transmettre.
Se dit particulièrement en matière d’argent.
Il avait mangé la dot de sa femme.
Expr.
Manger la grenouille, voir Grenouille.
▪ En termes de jeux.
Manger un pion à l’adversaire, s’en emparer.
Manger le valet avec un as.
▪ Par exagération.
Une frange lui mange le front, cache, recouvre son front.
Ses yeux lui mangent le visage, on ne remarque dans son visage que ses yeux.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- mânes, n. m. pl.
- manette, n. f.
- manganate, n. m.
- manganèse, n. m.
- manganique, adj.
- mangeable, adj.
- mangeaille, n. f.
- mangeant, ante, adj. [7e édition]
- mangeoire, n. f.
- mangeotter, v. tr.
- manger [I], v. tr.
- manger [II], n. m.
- mangerie, n. f. [7e édition]
- mange-tout [I], n. m. inv.
- mange-tout [II], n. m. inv.
- mangetout, n. m.
- mangeur, -euse, n.
- mangeure, n. f.
- mangle, n. f.
- manglier, n. m.
CONJUGAISON
je | mange |
tu | manges |
il, elle | mange |
nous | mangeons |
vous | mangez |
ils, elles | mangent |