secret, -ète
I. SECRET, SECRÈTE
adjectifÉtymologie : xiie siècle. Emprunté de l’adjectif latin secretus, « mis à part ; caché, secret », tiré du participe passé de secernere, « mettre à part », lui-même composé du préfixe se‑, qui marque la séparation, et de cernere, « tamiser, séparer ; distinguer ».
1.
Qui n’est connu que d’une personne ou de fort peu de gens ; que l’on tient caché, dont la connaissance est réservée à quelques-uns.
Affaire, négociation, entrevue secrète.
Un message, un code secret.
Des raisons secrètes.
Le mariage secret de Louis XIV avec Mme de Maintenon.
Les desseins secrets de la Providence.
Il a le secret espoir d’être choisi.
▪ S’emploie dans le titre de textes jusqu’alors inédits.
L’« Histoire secrète de Justinien », de Procope de Césarée.
« Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la république des Lettres », chronique attribuée à Bachaumont.
▪ Loc. et expr.
Escalier secret, porte secrète, par lesquels on peut entrer et sortir sans être vu.
Sciences secrètes, syn. vieilli de Sciences occultes.
Société secrète, organisation politique ou religieuse clandestine.
La police secrète ou, subst. et vieilli, la secrète, l’appareil policier d’État qui peut recourir à des moyens d’action extralégaux.
Les services secrets, nom donné à l’organisme étatique chargé du renseignement et qui opère généralement dans l’ombre.
Agent secret, espion.
Fig.
Jardin secret, désigne l’ensemble des sentiments, des pensées, des goûts qui constituent le domaine intime.
▪ Spécialement. Marque de domaine : escrime.
Botte secrète, coup imprévisible et imparable et, fig., moyen auquel on a recours pour surprendre quelqu’un, pour le prendre en défaut.
– Marque de domaine : histoire.
Conseil secret du roi, sous l’Ancien Régime, comité restreint composé de quelques membres de l’entourage du roi qui traitait des affaires d’importance.
L’Armée secrète, issue du regroupement de plusieurs mouvements de résistance français de la zone libre à partir de septembre 1942.
Le général Delestraint fut désigné chef de l’Armée secrète.
Organisation armée secrète ou, par abréviation et plus souvent, O.A.S., mouvement clandestin fondé en 1961 pour empêcher, par des actions violentes, l’accession de l’Algérie à l’indépendance.
Le rapport secret de Khrouchtchev, rapport révélant les crimes du stalinisme, qui fut présenté par Khrouchtchev lors du XXe congrès du parti communiste de l’Union soviétique au cours d’une séance privée.
– Marque de domaine : diplomatique.
Correspondance secrète, qui doit rester scellée, par opposition à Lettres ostensibles.
– Marque de domaine : politique.
Comité secret, voir Comité.
Fonds secrets, inscrits au budget sans être soumis aux règles de contrôle de la comptabilité publique.
Scrutin secret, qui garantit l’anonymat du suffrage de chacun.
Par métonymie.
Vote à bulletin secret ou à bulletins secrets.
– Marque de domaine : relations internationales.
Diplomatie secrète, conduite en marge du cadre officiel.
Dans ses quatorze points, le président Wilson plaidait pour la fin de la diplomatie secrète, convaincu qu’elle était responsable de la Première Guerre mondiale.
Titres célèbres : Le Mariage secret, opéra de Domenico Cimarosa (1792) ; L’Agent secret, roman de Joseph Conrad (1907) et film d’Alfred Hitchcock (1936).
2.
Qui sait se taire et ne pas divulguer ce qu’on lui confie, discret (vieilli).
C’est un homme à qui vous pouvez tout dire, il est fort secret.
Camérier secret de cape et d’épée, voir Cape I.
▪ Par extension.
Qui se livre peu, qui cultive le mystère.
Une femme très secrète.
Par métonymie.
Un charme secret.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- secondines, n. f. pl. [7e édition]
- secouement, n. m.
- secouer, v. tr. et pron.
- secoueur, n. m.
- secourable, adj.
- secourir, v. tr.
- secourisme, n. m.
- secouriste, n.
- secours, n. m.
- secousse, n. f.
- secret, -ète [I], adj.
- secret [II], n. m.
- secrétaire, n.
- secrétaire-greffier, n. m.
- secrétairerie, n. f.
- secrétariat, n. m.
- secrétariat-greffe, n. m.
- secrète, n. f.
- secrètement, adv.
- sécréter, v. tr.