tort

TORT

nom masculin
Étymologie : xe siècle. Issu du latin médiéval tortum, « ce qui est tordu », puis « ce qui est contraire au droit, à la loi ; mauvaise action », lui-même forme neutre substantivée de tortus, participe passé de torquere, « tordre ».
1.  État de ce qui est contraire à la justice, à la raison, à la vérité. Le tort est de votre côté.
▪ Surtout dans des locutions. Avoir tort, ne pas être fondé à agir, parler ou penser ainsi qu’on le fait, être dans le faux. Lequel des deux a tort ? Vous avez tort, grand tort de le critiquer comme vous faites. Donner tort à quelqu’un, se prononcer en sa défaveur ; par extension, se dit de ce qui prouve la fausseté d’une analyse, d’une idée. Tout le monde lui donnait tort mais la conclusion de l’affaire lui a donné raison. Les résultats du scrutin ont donné tort aux pessimistes. À tort, faussement, injustement. C’est à tort que vous lui imputez cela. À tort et à travers, inconsidérément, sans discernement. Parler à tort et à travers. À tort ou à raison, en étant ou non fondé à agir ou à parler comme on le fait. À tort ou à raison, il est convaincu qu’on a voulu le tromper. À tort ou à droit (vieilli), sans examiner si la chose est injuste ou juste. Il veut se venger de lui, à tort ou à droit. Dans son tort, en tort, dans une situation contraire aux règles fixées par le droit, la morale, etc. Être, se trouver dans son tort, en tort. Mettre quelqu’un dans son tort, le pousser à faire ou à dire quelque chose de déraisonnable ou d’injuste.
▪ Expr. proverbiale. Les absents ont toujours tort ou, vieilli, le mort a toujours tort, on ne peut défendre son droit, son point de vue que lorsqu’on est présent.
2.  Acte, comportement que l’on peut reprocher à quelqu’un, dont on peut le blâmer ; faute, erreur. C’est un tort impardonnable. Vous aggravez vos torts. Il a confessé, avoué, reconnu son tort. Le divorce a été prononcé aux torts partagés des époux. Son tort est d’être parti trop tôt. Il a le tort de tout décider seul.
▪ Loc. Avoir tous les torts, être considéré comme unique fautif.
3.  Dommage, atteinte qu’on porte, volontairement ou non, aux intérêts d’autrui. Causer un tort. Les acquittés ont le droit de demander réparation des torts subis.
▪ Loc. Faire tort ou faire du tort à quelqu’un, à quelque chose, lui nuire. Il ne fait tort qu’à lui-même. Cela lui a fait grand tort, a fait grand tort à sa réputation. Redresser les torts (vieilli), secourir les opprimés, réparer les préjudices qui leur ont été faits. Les chevaliers errants étaient censés redresser les torts. Redresseur de torts, locution employée à l’origine dans une traduction de Don Quichotte, de Cervantès, et désignant un chevalier errant qui se faisait un devoir de secourir et de venger les victimes de l’injustice ; fig. et souvent iron., désigne quelqu’un qui a la manie de vouloir réformer la société qui l’entoure, d’en corriger les abus. Il ne cesse de jouer les redresseurs de torts.
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