ville
VILLE
Prononciation : (les deux l se prononcent sans mouillure) nom fémininÉtymologie : xe siècle. Issu du latin villa, « propriété rurale », puis « village ».
1.
Ensemble assez considérable d’habitations et d’autres bâtiments qui forme une unité géographique, administrative, économique, politique, et dont la plupart des résidents n’exercent pas d’activité agricole.
Fonder, édifier une ville.
Une grande ville, une ville moyenne.
Les faubourgs, la banlieue, la périphérie d’une ville.
Se rendre au centre de la ville ou, elliptiquement, au centre-ville.
La ville de Paris, de Rouen.
Une ville capitale (vieilli) ou, elliptiquement, une capitale.
Une ville de province.
Une ville maritime, portuaire.
Louvain, Oxford, Tübingen, Salamanque sont des villes universitaires.
Ville marchande, industrielle.
Une ville fortifiée.
Les ennemis ont assiégé, pris, occupé cette ville.
Cette troupe de comédiens allait de ville en ville.
Besançon est la ville natale de Victor Hugo.
▪ Entre dans la composition de divers noms de lieux.
Mantes-la-Ville.
Ville-d’Avray.
S’emploie aussi dans des périphrases.
La ville aux sept collines, la Ville éternelle, Rome.
La ville des papes, Rome ou, parfois, Avignon.
La Ville lumière, Paris.
La Ville rose, Toulouse.
Absolument, avec une majuscule, pour désigner la Rome antique.
Le préfet de la Ville, qui était chargé de la police de Rome.
▪ Loc. et expr.
Une ville nouvelle, une commune de création récente et planifiée, souvent bâtie ex nihilo.
Ville frontière, voir Frontière.
Ville d’art, voir Art.
Ville d’eaux, de cure.
Une ville-dortoir, voir Dortoir.
Ville de garnison, voir Garnison.
Avoir ville gagnée (fig. et vieilli), être sûr de sa victoire.
Ville neutre, appartenant à un État neutre, ou dans laquelle les belligérants conviennent d’établir la neutralité.
Ville ouverte, qui n’est pas fortifiée ; qui, en temps de guerre, n’est pas défendue militairement.
Marque de domaine : histoire.
Ville franche, Villes libres, Villes rédimées, voir Franc II, Libre, Rédimer.
▪ Par métonymie.
Partie d’une telle agglomération (le plus souvent qualifié par un adjectif).
La ville haute, la ville basse.
La vieille ville, la ville historique.
La ville moderne.
Loc.
En ville, au centre de la commune, où se trouvent la plupart des commerces, les lieux culturels, etc.
Il est allé faire un tour, une course en ville.
▪ Par extension. Sans complément.
Milieu ou mode de vie urbain, par opposition à ceux de la campagne.
Les gens de la ville.
Elle ne peut vivre qu’en ville.
Le théâtre est un des plaisirs de la ville.
La médecine de ville.
Sergent de ville, ancien nom du gardien de la paix.
Gaz de ville, voir Gaz.
Une maison de ville, donnant sur la rue et généralement contiguë à d’autres.
Titres célèbres : Le Rat de ville et le Rat des champs, fable de La Fontaine (1668) ; Les Villes tentaculaires, recueil poétique d’Émile Verhaeren (1895) ; Les Lumières de la ville, film de Charles Chaplin (1931) ; Rome, ville ouverte, film de Roberto Rossellini (1945).
2.
Ensemble des habitants d’une telle agglomération.
La ville en liesse a fêté ses champions.
La ville de Marseille a été décimée par la peste en 1720.
▪ Spécialement. Sous l’Ancien Régime.
La Ville, la société parisienne et ses manières, par opposition à la Cour et à ses usages.
Titre célèbre : Toute la ville en parle, film de John Ford (1935).
3.
L’administration municipale d’une telle agglomération.
Un employé de la ville.
Les services de la ville.
Ces bâtiments appartiennent à la ville.
Il a reçu une subvention de la ville.
Loc.
L’hôtel de ville, la mairie, dans des villes importantes (on dit aussi parfois Maison commune ; on disait autrefois Municipalité).
Vieilli.
Le corps de ville, désignait autrefois l’ensemble des officiers municipaux.
4.
Dans un cadre urbain, lieu extérieur à celui où l’on vit, au domicile personnel ; lieu où l’on est invité, où l’on entretient des relations mondaines.
Monsieur n’est pas chez lui, il est en ville.
Déjeuner en ville.
En composition. Fam.
Baise-en-ville, petit sac qui contient le nécessaire pour passer une nuit hors de chez soi.
▪ Loc.
En ville et, plus souvent, par abréviation, E.V., mention que l’on appose sur une enveloppe destinée à être déposée chez le destinataire, sans envoi postal.
À la ville, se dit pour évoquer la vie d’un comédien en dehors de ses rôles.
Cet acteur est un homme très discret à la ville.
À la ville comme à la scène, dans la vie réelle comme au théâtre.
Ils forment un couple à la ville comme à la scène.
De ville, se dit d’un vêtement qui, sans être de soirée ou de cérémonie, est relativement habillé.
Tenue de ville exigée.
Des chaussures de ville.
Expr. vieillies.
Avoir ménage en ville, entretenir une maîtresse.
Travailler en ville, chez des particuliers.
▪ Spécialement. Marque de domaine : imprimerie.
Ouvrages ou travaux de ville, petites impressions, telles que les faire-part, les cartes de visite, destinées à une clientèle privée, par opposition à Travaux de labeur, qui exigent la mise en œuvre de moyens importants et font l’objet de gros tirages.
Voir aussi
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- vilené, adj. [5e édition]
- vilenie, n. f.
- vileté, n. f.
- vilipender, v. tr.
- villa, n. f.
- villace, n. f. [7e édition]
- village, n. m.
- villageois, -oise, n. et adj.
- village-rue, n. m.
- villanelle, n. f.
- ville, n. f.
- villégiature, n. f.
- villette, n. f. [7e édition]
- villeux, -euse, adj.
- villosité, n. f.
- vimaire, n. f.
- vin, n. m.
- vina, n. f.
- vinage, n. m.
- vinaigre, n. m.