prostituer

2e édition

PROSTITUER.

v. act. (l’S se prononce.)
■  Livrer à l’impudicité d’autruy. Il se dit d’une personne, qui par autorité ou par persuasion, porte une femme ou une fille à s’abandonner à l’impudicité. Elle a prostitué elle mesme sa fille. elle l’a prostituée pour de l’argent.
On dit aussi, qu’Une femme, qu’une fille a prostitué son honneur, pour dire, qu’Elle s’est livrée elle-mesme à l’impudicité.
Il se dit plus ordinairement avec le pronom personnel. Elle s’est prostituée.
On dit fig. qu’Un homme a prostitué son honneur, pour dire, qu’Il s’est des honoré par des actions indignes d’un homme d’honneur.
p. 383On dit à peu prés dans le mesme sens. Prostituer sa dignité. prostituer la Magistrature. Et l’on dit d’un Juge corrompu, qu’Il prostituë la Justice.
On dit figur. Se prostituer à la faveur. se prostituer à la fortune. se prostituer aux passions d’autruy.
Prostitué, ée. part. Il a les significations de son verbe.
On dit d’Une femme ou d’une fille abandonnée à l’impudicité, que C’est une prostituée ; & alors ce mot devient substantif. Dans l’Apocalypse Rome payenne est appellée Babylone la grande prostituée.
On dit d’Un homme devoüé aux volontez des Favoris, que C’est un homme prostitué à la faveur. Et on dit d’Un Auteur devoüé aux passions de ceux qui le font escrire, que C’est une plume venale & prostituée.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.