prostituer

6e édition

PROSTITUER.

v. a.
■  Livrer à l’impudicité d’autrui. Il se dit D’une personne qui, par autorité ou par persuasion, oblige ou engage une femme ou une fille à s’abandonner à l’impudicité. Elle a prostitué elle-même sa fille. Elle l’a prostituée pour de l’argent à un vieillard dépravé.
Il s’emploie aussi avec le pronom personnel. Elle s’est prostituée dès son plus jeune âge. Elle s’est prostituée à ce misérable.
Fig., Cet homme se prostitue à la faveur, à la fortune, Il se déshonore par un lâche dévouement aux volontés des hommes puissants ou riches. Cet écrivain se prostitue, Il ment à sa conscience, il écrit non ce qu’il sait être vrai, mais ce qui convient aux gens dont il sert les intérêts, les passions.
Prostituer, s’emploie figurément, en parlant Des choses qu’on ravale, que l’on déshonore par l’usage indigne qu’on en fait. C’est prostituer son honneur que d’agir aussi bassement. Cet écrivain prostitue sa plume, son talent, en insultant les gens de bien, en flattant les hommes puissants et corrompus. Un juge accessible à la corruption prostitue la justice, la magistrature, prostitue sa dignité.
Cette femme, cette fille a prostitué son honneur, Elle s’est livrée elle-même à l’impudicité.
Prostitué, ée. participe. Une femme, une fille prostituée. Il s’emploie plus ordinairement comme substantif. Une prostituée. Une vile, une infâme prostituée.
Dans l’Apocalypse, Babylone la grande prostituée, Rome païenne.
Fig., C’est un homme prostitué à la faveur, se dit D’un homme dévoué aux volontés des gens puissants, des gens en crédit. C’est une plume prostituée, se dit D’un auteur dévoué aux passions de ceux qui le font écrire.
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