tondre

2e édition

TONDRE.

verbe actif.
■  Couper la laine ou le poil aux bestes. Tondre les brebis, les troupeaux. tondre un barbet.
On dit aussi, Tondre les draps, les feutres, les vigognes, pour dire, En couper les poils trop longs, & les rendre plus unis & plus ras.
On dit aussi, Tondre une palissade, &c. pour dire, La rendre unie en coupant les feuilles & les branches qui desbordent. Vous ferez espaissir cette palissade en la tondant.
On dit à peu prés dans le mesme sens, Tondre les buys. tondre le gazon.
■ Tondre, Se dit aussi Des personnes, & signifie Raser, faire les cheveux, faire le poil ; mais en ce sens il ne se dit guere que dans la conversation & qu’en raillant. Il est tondu de frais. le voilà tondu de frais.
On disoit autrefois, Tondre un homme, pour dire, Le faire Moine.
On dit dans le style familier par forme de serment, Je veux estre tondu je veux qu’on me tonde, si je fais telle chose.
On dit fig. d’Un homme qu’Il a esté tondu sur le peigne, & plus ordinairement qu’Il a esté tondu, Lorsque son avis n’a pas esté suivi, quoyqu’il ait pû dire pour l’appuyer.
On dit figur & prov. d’Un homme avare qui veut gagner sur tout, mesme sur les plus petites choses, qu’Il tondroit sur un œuf.
■ Tondu, ue. part.
On dit figur. & prov. Il n’y avoit que trois tondus & un pelé, pour dire, Un petit nombre de gens de peu de consideration.
On dit proverb. & figur. d’Un homme qui ne se met en peine de rien, qui ne se soucie de personne, qu’Il se soucie autant des rais que des tondus. Et on dit aussi, A brebis tonduë, Dieu mesure le vent, pour dire, que Dieu proportionne à nostre foiblesse les peines, les afflictions qu’il nous envoye.
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