tendre

7e édition

[II.] TENDRE.

v. a. Conjugaison : (Je tends, tu tends, il tend ; nous tendons, vous tendez, ils tendent. Je tendais. J’ai tendu. Je tendis. Je tendrai. Je tendrais. Tends. Que je tende. Que je tendisse. Tendant.)
↪ voir aussi : [I.] Tendre (adj.)
■  Tirer et bander quelque chose, comme une corde, un arc, etc. Tendre une corde. Tendre un arc. Tendre les chaînes qui ferment l’entrée d’un port. Tendre des toiles pour le sanglier. Tendre un panneau. Tendre des filets aux oiseaux, et quelquefois absolument, Tendre aux oiseaux, aux bécasses, aux grues, etc.
Tendre un piège, Le placer et le disposer de manière que l’animal puisse s’y prendre. Cela se dit en parlant De toutes sortes de pièges, même de ceux dont on ne tend aucune partie. Tendre une souricière. Tendre un quatre de chiffre. Tendre des gluaux.
Fig., Tendre un piège, un panneau à quelqu’un, Chercher à le faire tomber dans quelque ridicule, dans quelque indiscrétion, l’induire à commettre quelque faute, à faire quelque fausse démarche, etc., dont on espère profiter.
Tendre un pavillon, une tente, Les dresser et les mettre en état de servir. On dit dans un sens à peu près pareil, Tendre un lit, tendre une tapisserie.
Tendre une chambre, une salle, etc., La tapisser, la parer de tapisserie. Tendre un appartement ; le tendre de damas, de velours. Tendre de deuil une chambre. L’église était toute tendue de noir.
Tendre, s’emploie quelquefois absolument dans le sens de Tapisser, orner de tapisserie. Ainsi on dit, La coutume est ce jour-là de tendre dans toutes les rues, de tendre partout, c’est-à-dire, De tapisser le devant de toutes les maisons.
Tendre, signifie aussi, Présenter en avançant. Tendre la main en signe d’amitié. Tendre son chapeau pour recevoir quelque chose. Tendre le dos aux coups. Tendre les épaules. Tendre la joue. Il tendit le cou au bourreau. Tendre les bras à quelqu’un pour l’embrasser. Tendre les mains au ciel, vers le ciel. Il était près de se noyer, on lui tendit une corde. Tendre le pied à quelqu’un pour le faire tomber.
Cette personne tend le cou, tend le ventre, Elle avance trop le cou, elle avance trop le ventre.
Fig., Tendre les bras à quelqu’un, L’aider, lui offrir ses secours, son appui ; s’il a des torts, être prêt à les lui pardonner. Il lui a tendu les bras dans sa disgrâce. Ce jeune homme a fait de grandes fautes ; mais son père l’invite au repentir, et lui tend les bras.
Fig., Tendre les bras à quelqu’un, dans un autre sens, signifie, Implorer son secours. On dit également, dans ce sens, Tendre les bras vers quelqu’un, tendre les mains à quelqu’un, vers quelqu’un. Tendre la main, Demander l’aumône.
Tendre, est aussi verbe neutre, et signifie, Aller à un certain terme, aboutir. Où tend ce chemin-là ?
Il s’emploie plus ordinairement au figuré. Où tendent tous ces tours et détours, tous ces propos ? Ces disputes ne tendent point à éclaircir la matière. À quoi tendent vos désirs, vos desseins ? Ses conclusions tendaient à… Tout cela ne tend à rien. Tendre à la perfection.
Cette maladie tend à la mort, Elle est mortelle. Le malade tend à sa fin, Il est bien près de sa fin.
Fig., C’est un homme qui tend à ses fins, Il va constamment, avec adresse, vers le but qu’il s’est proposé.
Tendu, ue. part. passé.
Fig., Avoir l’esprit tendu, toujours tendu, Avoir l’esprit fortement appliqué à quelque chose. Il a eu l’esprit si tendu tout le jour, qu’il a besoin de prendre quelque relâche.
Fig., Style tendu, Style qui laisse voir l’effort, qui manque d’aisance, de souplesse.
Situation tendue, Situation critique et qui peut amener un conflit, une rupture.
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