tendre

5e édition

[II.] TENDRE.

v. a. Conjugaison : Je tends, tu tends, il tend ; nous tendons, vous tendez, ils tendent. Je tendois. J’ai tendu. Je tendis. Je tendrai. Tends. Que je tende. Que je tendisse. Je tendrois. Tendant.
↪ voir aussi : [I.] Tendre (adj.)
■  Tirer et bander quelque chose, comme une corde, un arc, etc. Tendre une corde. Tendre un arc. Tendre les chaînes d’une Ville. Tendre des filets aux oiseaux. Tendre des toiles pour le sanglier. Tendre un piége. Tendre un panneau. Tendre une souricière.
On dit figurément, Tendre un panneau à quelqu’un, lui tendre un piége, pour, Faire en sorte qu’il tombe dans quelque ridicule, dans quelque indiscrétion, l’induire à commettre quelque faute, à faire quelque fausse démarche, etc.
Tendre, dans la signification de Tendre des filets aux oiseaux, s’emploie quelquefois absolument et sans régime. Tendre aux bécasses. Tendre aux grues, etc.
On dit, Tendre un pavillon, une tente, pour, Les dresser et les mettre en état de servir.
On dit, dans un sens à peu près pareil, Tendre un lit, tendre une tapisserie. Et l’on dit, Tendre une chambre, pour, La tapisser, la parer de tapisserie. Tendre un appartement, le tendre de damas, de velours. Tendre de deuil une chambre. L’Église étoit toute tendue de noir.
Tendre, se dit absolument, dans la même acception ; et dans ce sens on dit, qu’On a ordonné de tendre dans toutes les rues, de tendre partout, pour, qu’On a ordonné de tapisser le devant de toutes les maisons.
Tendre, signifie aussi, Présenter en avançant. Tendre la main pour demander l’aumône. Tendre son chapeau pour demander quelque chose. Tendre le dos aux coups. Tendre les épaules. Tendre la joue. Il tendit le cou au bourreau. Tendre les bras à quelqu’un pour l’embrasser. Tendre les mains au Ciel. Il étoit près de se noyer, on lui tendit une corde. Tendre le pied à quelqu’un pour le faire tomber.
On dit, qu’Une personne tend le cou, tend le ventre, pour, qu’Elle avance trop le cou, qu’elle avance trop le ventre.
On dit figurément, Tendre les bras à quelqu’un, pour, Lui donner du secours dans son besoin, Il lui a tendu les bras dans sa disgrâce ; et, Tendre les mains à quelqu’un, pour, Implorer son secours.
Tendre, suivi de la préposition à, est un verbe neutre, et signifie, Aller à un certain terme, aboutir. À quoi tendez-vous ? Où tend ce chemin-là ? Toutes choses tendent à leur centre, tendent à leur fin.
En ce sens, il s’emploie plus ordinairement au figuré. Où tendent tous ces tours et détours, tous ces propos ? Ces disputes ne tendent point à éclaircir la matière. À quoi tendent vos désirs, vos desseins ? Tout cela ne tend à rien. Tendre à la perfection.
On dit, qu’Une maladie tend à la mort, pour dire, qu’Elle est mortelle ; et, qu’Un malade tend à sa fin, pour, qu’Il est bien près de sa fin.
On dit figurément d’Un homme qui a ses intérêts en vue, que C’est un homme qui tend à ses fins.
Tendu, ue. participe.
On dit figurément, qu’Un homme a l’esprit tendu, toujours tendu, pour dire, qu’Il l’a fortement appliqué à quelque chose. Il a eu l’esprit si tendu tout le jour, qu’il faut bien qu’il prenne quelque relâche.
On dit, Un style tendu, pour dire, Un style qui marque l’effort, qui manque d’aisance, de souplesse.
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