temple

TEMPLE

nom masculin
Étymologie : xe siècle. Emprunté du latin templum, de même sens.
1.  Édifice consacré au culte d’une ou de plusieurs divinités. Un temple en bois, en pierre. Les colonnes, le fronton d’un temple. Les ruines d’un temple. Un temple phénicien, grec, chinois, aztèque. Le temple du Bouddha. Chez les premiers Celtes, certains lieux naturels, considérés comme sacrés, servaient de temples. Le temple d’Amon, à Karnak. Les temples de la Victoire et de la Concorde, à Rome. Consacrer, profaner un temple. Faire une offrande au temple. Par extension. Sous la Révolution, on a converti certaines églises en temples de la Raison.
▪ Spécialement. Désigne, depuis le xvie siècle, le lieu de culte des Églises réformées. Aller au temple. Ils se sont mariés au temple. Le temple de l’Oratoire du Louvre. A aussi désigné, dans la langue soutenue, une église chez les catholiques.
▪ Marque de domaine : histoire. Avec une majuscule. Le Temple de Jérusalem, le Temple de Salomon ou, simplement, le Temple, le grand sanctuaire des Juifs édifié par Salomon au xe siècle avant Jésus-Christ, aussi nommé premier Temple, et qui fut reconstruit par Hérode le Grand vers l’an 20 avant Jésus-Christ, et alors appelé second Temple. La destruction du second Temple par les Romains, en 70. Le Mur des lamentations est le seul vestige du second Temple. Jésus chassa les marchands du Temple. L’ordre du Temple ou, simplement, le Temple, ordre militaire et religieux fondé en 1119 à Jérusalem par le Champenois Hugues de Payns afin d’assurer la protection des pèlerins de Terre sainte contre les attaques musulmanes (on trouve aussi l’ordre des Templiers). La première résidence de l’ordre du Temple était située dans la mosquée Al-Aqsa, sur l’esplanade des Mosquées. Les chevaliers de l’ordre du Temple possédaient de nombreuses commanderies en Occident. L’enclos du Temple, la maison du Temple ou, simplement, le Temple, vaste domaine fortifié de l’ordre du Temple, établi à partir du xiie siècle dans le Marais, à Paris, et qui, de la dissolution de l’ordre en 1312 jusqu’à la Révolution, fut possession des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Louis XVI et sa famille furent enfermés au donjon du Temple. L’orphelin du Temple, Louis XVII. Le quartier du Temple, où s’élevait ce domaine, détruit au début du xixe siècle. Le boulevard du Temple. Le carreau du Temple, voir Carreau.
▪ Par métonymie. Marque de domaine : architecture. Fabrique représentant un tel édifice, qui fut en vogue dans les jardins à partir du xviiie siècle. Le temple de l’Amour du Petit Trianon, à Versailles. Le temple de la Philosophie, dans le parc Jean-Jacques-Rousseau d’Ermenonville.
 Titres célèbres : Le Temple de la Gloire, opéra-ballet de Rameau (1745) ; Le Temple du Soleil, album de bandes dessinées d’Hergé (1949).
2.  Fig. Lieu considéré comme hautement représentatif d’une activité, d’un domaine déterminés. La grande bibliothèque d’Alexandrie était le temple du savoir du monde hellénistique. Wall Street est le temple de la finance. Dans « Au Bonheur des dames », Zola décrit les grands magasins comme des temples de la mode. Loc. Gardien du temple, personne ou institution qui veille au maintien des traditions. Dans la langue poétique. Le temple de Mémoire (vieilli), où les noms des grands artistes et des grands hommes sont conservés à jamais. Virgile et Dante sont inscrits au temple de Mémoire.
▪ Spécialement. Marque de domaine : religion chrétienne. Le temple du Saint-Esprit ou, simplement, le temple, selon saint Paul, le corps de l’homme habité par le Saint-Esprit. Les vrais chrétiens sont des temples vivants.
 Titre célèbre : Le Temple du goût, de Voltaire (1733).
3.  Marque de domaine : franc-maçonnerie. Lieu où se réunissent les francs-maçons. Les vingt et un temples du Grand Orient de France, rue Cadet, à Paris.
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