volée

5e édition

VOLÉE.

subst. fémin.
■  Le vol d’un oiseau. Il a pris sa volée. On dit que les hirondelles traversent quelquefois la mer tout d’une volée. De la première volée.
Il est aussi collectif, et il se dit d’Une bande d’oiseaux qui volent tous ensemble. Une volée de pigeons. Une volée d’étourneaux. Une volée de moineaux.
On dit figurément et familièrement, d’Une bande de jeunes étourdis qui babillent, et ne savent ce qu’ils disent, C’est une volée d’étourneaux.
En parlant Des pigeons, on dit, La volée de Mars, et la volée d’Août, pour dire, Les pigeons éclos en Mars ou en Août.
Il se dit figurément De gens qui sont de même âge, de même profession, de même condition, et surtout des jeunes gens. Il y avoit alors une volée de jeunes gens à la Cour. Il sortit du Collége une volée de jeunes écoliers. Dans ce temps-là il y avoit une volée de beaux esprits, d’excellens Poëtes. Il n’étoit pas de cette volée-là. Il est du style familier.
■ Volée, signifie aussi figurément et familièrement, Rang, qualité, élévation, force. C’est une personne de qualité de la haute volée, de la première volée. Il ne doit pas traiter d’égal avec lui, il n’est pas de sa volée.
On dit figurément, Une volée de canons, pour, La décharge de plusieurs canons faite en même temps. La muraille fut abattue d’une volée de canons.
On dit aussi quelquefois, Une volée de canon, pour, Un coup de canon. Il eut la tête emportée d’une volée de canon.
En parlant d’Une pièce de canon, on dit, Tirer à toute volée, pour, Tirer avec un canon posé sur la semelle, sans lui donner de but, mais de manière que le boulet retombe et fasse ricochet. Un canon tiré à toute volée, peut aller jusque-là.
On appelle Volée d’un canon, La partie de la pièce comprise entre les tourillons et la bouche.
On dit aussi, Sonner à toute volée, pour, Mettre les cloches tout-à-fait en branle ; et, Sonner une, deux, trois volées, pour, Mettre les cloches en branle une, deux, trois fois.
On appelle familièrement, Volée de coups de bâton, Un grand nombre de coups de bâton donnés de suite.
En termes de jeu de Paume et de Ballon, on dit, Jouer de volée, prendre de volée, à la volée, pour, Pousser la balle, renvoyer la balle avant qu’elle ait touché à terre. Il faut jouer ces coups-là de volée, les prendre de volée, à la volée. Il joue bien de volée. On dit aussi en ce dernier sens, qu’Un homme a la volée bonne, la volée sûre, pour, qu’Il est fort adroit à prendre la balle de volée et à la placer.
On dit, Donner de volée dans la grille, dans l’ais, pour, Donner dans la grille, donner dans l’ais, sans que la balle touche ni à terre, ni au tambour.
On dit encore au jeu de Paume, Prendre une balle, prendre un coup entre bond et volée, pour, Prendre la balle dans le moment qu’elle est près de s’élever après avoir touché à terre. Et en parlant d’Un homme qui a obtenu une grâce en saisissant une conjoncture heureuse, on dit figurément et familièrement, qu’Il l’a obtenue tant de bond que de volée, qu’il l’a attrapée entre bond et volée. On dit aussi proverbialement et figurément, Faire une chose tant de bond que de volée, pour, La faire comme on peut, de façon ou d’autre.
■ Volée, se dit aussi d’Une pièce de bois de traverse, qui s’attache au timon d’un carrosse, d’un fourgon, d’un chariot, et à laquelle les chevaux du second rang sont attelés. Il faut mettre ces chevaux à la volée.
■ À la volée. Phrase adverbiale. Inconsidérément. Il fait toutes choses à la volée. Il ne sait ce qu’il dit, il parle à la volée. Il est du style familier.
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